Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Oui, il est possible de se libérer de sa colère
Rentrée, explosive, ponctuelle ou fréquente, cette émotion peut prendre différentes formes. Trouver ce qu’elle cache permet de mieux la contrôler.
« La colère est une émotion nécessaire, c’est un signal, résume Karine Danan (1), psychopraticienne à Saint- Nazaire (Loire-Atlantique). Elle permet de fixer nos limites. Nous la ressentons dans un moment très désagréable vécu comme une agression, un empiétement sur notre territoire ou quand la frustration nous envahit. »
Nous connaissons tous des moments d’agacement. Mais le mécontentement ne doit pas être disproportionné par rapport à la situation. « On peut le réguler, l’exprimer sans forcément exploser. »
Retrouver son calme
La colère nous charge en énergie. Les mains qui s’agitent, la voix qui s’élève, les sourcils qui se froncent : ces signaux alertent et doivent servir à nous préparer à résoudre la difficulté qui se présente. Quelques exercices peuvent aider à gérer notre emportement et retrouver l’indispensable calme.
« Lorsque vous la sentez arriver, concentrez-vous sur votre respiration. Ralentissez-la. Plutôt que de vous agiter ou de prendre sur vous, mettez-vous également en mouvement. Allez marcher, courir, faites le ménage à fond, rangez la cave, dansez, chantez… » Puis, écrivez ce que vous ressentez. Notez vos ennuis, vos contrariétés. Revenez sur ce qui s’est passé, ces événements qui vous ont irrités. « Souvent, on déporte sa colère sur les autres. Et on se trompe sur leurs intentions. »
Évaluez les risques, personnels et relationnels, que votre attitude vous fait courir. Pour apprivoiser ces réactions, anticipez et travaillez sur les éléments déclencheurs. « Exprimez clairement votre besoin, votre envie et acceptez aussi que l’autre ne partage pas votre point de vue. Cela prend du temps. »
Se libérer
Lorsque la colère est parasite, répétitive, elle est souvent liée au passé, aux émotions négatives stockées en nous. « Interrogez vos blessures anciennes. Il ne faudrait pas qu’elles vous dictent votre conduite présente. » Manifestée dans l’excès, ou refoulée, la colère peut parfois devenir source de souffrance et générer des problèmes physiques et psychiques.
Pour se libérer de ces emportements récurrents, il faut d’abord en prendre conscience. « C’est difficile. On a du mal à mettre des mots sur son malaise. Il faut entreprendre un véritable travail sur soi, reconnaître son mal- être et se remettre en cause pour guérir. Si c’est nécessaire, faites-vous aider par un thérapeute », conseille Karine Danan. (1) Autrice de 50 exercices pour se libérer de la colère, éd. Eyrolles, 12 €.