Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

En luminaires, tout est permis chez Aurélie

Aurélie Cousin est fabricante d’abat-jour à Rennes. Son style est coloré, fleuri, exubérant. De quoi bousculer les idées reçues en matière de décoration.

- Bernadette BOURVON.

Aurélie Cousin fait partie de ces huit artisans sélectionn­és pour s’installer au Mur habité en 2020, une pépinière de nouveaux talents atypiques. L’atelier a le charme d’un petit salon, calme et chaleureux. Dedans, une grande table pour travailler et partout, posés ou suspendus, des luminaires.

Après une Licence d’arts plastiques, cette Mayennaise qui s’imaginait professeur­e devient maman et part à la recherche d’un travail. « Je suis devenue vendeuse de luminaires à Rennes. J’y ai appris l’importance de la lumière dans un intérieur. Et aussi à écouter, conseiller et accompagne­r. » En parallèle la créatrice dessine, peint et explore l’illustrati­on pour enfants.

Au bout de dix années de vente, Aurélie décide de devenir fabricante d’abat-jour. Les écoles pour ce métier n’existant pas, elle se forme auprès d’une artisane en Loire-Atlantique. « J’ai ensuite appris par moi-même et développé mes propres méthodes, explique-t- elle. On apprend en travaillan­t. Quand on refait un abatjour, on commence par le défaire. Je n’en ai jamais vu deux ayant été faits exactement de la même façon. »

Le goût de la couture

Sa spécialité, ce sont les abat-jour pagode cousus. « J’aime la couture. Assembler chaque pièce de tissu, ajouter des galons, des sequins, des franges. En démarrant ce métier, je voulais vraiment dépoussiér­er les codes, enlever le côté un peu désuet et ne rien m’interdire. »

Les clients arrivent souvent avec une lampe ancienne qui a fait son temps. « Soit on refait à l’identique, soit on change radicaleme­nt, même si les lampes ont été créées à l’origine dans une certaine harmonie. »

Le choix se fera en essayant, à l’atelier, des tissus d’éditeurs spécialisé­s, mais aussi en détournant des tissus d’ameublemen­t. Du lin, de la soie, du coton, du chintz, de la viscose, « tout se réfléchit. Mais j’ai remarqué que si l’on a un coup de coeur immédiat, on y revient toujours. »

Aurélie Cousin utilise aussi, selon l’effet recherché, la technique du contre- collé, qui consiste à appliquer d’un seul tenant le tissu sur du polyphane. « Le choix du polyphane,

transparen­t ou de couleur, est primordial : un blanc va davantage renvoyer la lumière et le doré réchauffer le pied de lampe. » Les années folles et l’Art déco inspirent Aurélie, mais elle ne refuse pas une commande de cylindre écru pour un luminaire scandinave. Des architecte­s d’intérieur et des antiquaire­s la solliciten­t pour ses connaissan­ces et son expertise.

« Je chine beaucoup des pieds de lampe, des lampadaire­s en bronze ou en laiton. J’ai aussi une habilitati­on électrique, donc je peux restaurer l’ensemble. » Aucune demande ne semble trop excentriqu­e à Aurélie. « Et rien ne remplace le plaisir du surmesure, de la pièce unique. » aurelie- cousin.com

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| PHOTO : AURÉLIE COUSIN L’artisane propose plusieurs touches de couleurs à installer à sa guise dans son domicile.
 ?? | PHOTO : AURÉLIE COUSIN ?? Une suspension dans une chambre à coucher.
| PHOTO : AURÉLIE COUSIN Une suspension dans une chambre à coucher.
 ?? | PHOTO : AURÉLIE COUSIN ?? Une lampe pour le café BDS à Pacé, près de Rennes.
| PHOTO : AURÉLIE COUSIN Une lampe pour le café BDS à Pacé, près de Rennes.
 ?? | PHOTO : AURÉLIE COUSIN ?? Des baladeuses dans la vitrine de l'atelier.
| PHOTO : AURÉLIE COUSIN Des baladeuses dans la vitrine de l'atelier.
 ?? | PHOTO : AURÉLIE COUSIN ?? Un abat-jour pagode festonné en soie sauvage.
| PHOTO : AURÉLIE COUSIN Un abat-jour pagode festonné en soie sauvage.
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| PHOTO : AURÉLIE COUSIN D’autres suspension­s cousues.

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