Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

L’importance de protéger la faune quand on a un chat

Mésange, musaraigne ou lézard… tout est bon pour Minet dès lors qu’il s’agit de se livrer à son jeu favori : chasser. Pour limiter la casse, on adopte les bons gestes.

- Lpo.fr Christel TRINQUIER.

Aucun ne l’ignore : le chat est un petit tueur né. S’il est peu probable que nous puissions un jour l’amener à de meilleurs sentiments vis-à-vis de l’étourneau ou du lézard, il reste possible de contrarier ses instincts de grand méchant.

L’essentiel à savoir

Le chat chasse, c’est inscrit dans ses gènes et c’est l’une de ses activités favorites. S’agissant de chats correcteme­nt nourris, il est moins question de faim que d’atavisme. Combiné au besoin de se dépenser.

Dès lors, des mesures simples sont à mettre en oeuvre : ne menez pas la proie au prédateur en implantant des nichoirs dans votre jardin, d’autant plus si vous possédez plusieurs chats. Par ailleurs, prenez le temps de jouer avec votre animal : le jeu permet au chat d’exprimer ses instincts de chasseur. Une fois que vous l’aurez fatigué, il sera plus enclin à piquer un somme qu’à chasser le moineau.

Autre évidence : plus on est de chats, plus on chasse. À la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Anne-Laure Dugué rappelle : « La pression de prédation a drastiquem­ent augmenté avec le nombre de chats. » L’an dernier, on recensait ainsi 15 millions de chats de famille, auxquels s’ajoutent des millions de chats errants, souvent issus d’abandons liés à des naissan

ces non désirées. « Si l’on veut agir efficaceme­nt pour la biodiversi­té, le premier geste reste la stérilisat­ion. »

Les dispositif­s anti-prédation

Il en existe trois types : ceux qui alertent la proie à l’approche du chat (colliers de couleur munis de clochettes), ceux qui le dissuadent d’investir les zones sensibles que sont les points de nourrissag­e et de nidificati­on (répulsifs, effarouche­urs à eau ou à ultrasons) et ceux qui l’empêchent physiqueme­nt d’accéder à ces zones (man

chons et colliers à poser en hauteur sur les arbres). Tous sont jugés efficaces : ils ont été testés par la LPO, sont abordables en termes de prix et disponible­s en ligne sur la boutique de l’associatio­n.

Anne-Laure Dugué conclut : « Aménager des zones refuges pour la petite faune – hautes herbes, épineux, haies libres – est pareilleme­nt essentiel. Sachant que c’est la combinaiso­n de ces différents gestes préventifs qui permettra de réduire le nombre d’animaux prédatés. »

Ultime précision : Minet n’est pas responsabl­e de l’effondreme­nt de la biodiversi­té. Les activités humaines – urbanisati­on, agricultur­e intensive – sont les premières en cause. Pour autant, les prédations félines peuvent avoir un impact critique lorsque le chat s’attaque à des espèces en tension. D’où la nécessité d’agir lorsqu’on est un maître de chat responsabl­e…

 ?? | PHOTO : KARSTEN PAULICK, PIXABAY ?? Contre la prédation féline, sécuriser mangeoires et nichoirs est fortement recommandé.
| PHOTO : KARSTEN PAULICK, PIXABAY Contre la prédation féline, sécuriser mangeoires et nichoirs est fortement recommandé.

Newspapers in French

Newspapers from France