Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
L’importance de protéger la faune quand on a un chat
Mésange, musaraigne ou lézard… tout est bon pour Minet dès lors qu’il s’agit de se livrer à son jeu favori : chasser. Pour limiter la casse, on adopte les bons gestes.
Aucun ne l’ignore : le chat est un petit tueur né. S’il est peu probable que nous puissions un jour l’amener à de meilleurs sentiments vis-à-vis de l’étourneau ou du lézard, il reste possible de contrarier ses instincts de grand méchant.
L’essentiel à savoir
Le chat chasse, c’est inscrit dans ses gènes et c’est l’une de ses activités favorites. S’agissant de chats correctement nourris, il est moins question de faim que d’atavisme. Combiné au besoin de se dépenser.
Dès lors, des mesures simples sont à mettre en oeuvre : ne menez pas la proie au prédateur en implantant des nichoirs dans votre jardin, d’autant plus si vous possédez plusieurs chats. Par ailleurs, prenez le temps de jouer avec votre animal : le jeu permet au chat d’exprimer ses instincts de chasseur. Une fois que vous l’aurez fatigué, il sera plus enclin à piquer un somme qu’à chasser le moineau.
Autre évidence : plus on est de chats, plus on chasse. À la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Anne-Laure Dugué rappelle : « La pression de prédation a drastiquement augmenté avec le nombre de chats. » L’an dernier, on recensait ainsi 15 millions de chats de famille, auxquels s’ajoutent des millions de chats errants, souvent issus d’abandons liés à des naissan
ces non désirées. « Si l’on veut agir efficacement pour la biodiversité, le premier geste reste la stérilisation. »
Les dispositifs anti-prédation
Il en existe trois types : ceux qui alertent la proie à l’approche du chat (colliers de couleur munis de clochettes), ceux qui le dissuadent d’investir les zones sensibles que sont les points de nourrissage et de nidification (répulsifs, effaroucheurs à eau ou à ultrasons) et ceux qui l’empêchent physiquement d’accéder à ces zones (man
chons et colliers à poser en hauteur sur les arbres). Tous sont jugés efficaces : ils ont été testés par la LPO, sont abordables en termes de prix et disponibles en ligne sur la boutique de l’association.
Anne-Laure Dugué conclut : « Aménager des zones refuges pour la petite faune – hautes herbes, épineux, haies libres – est pareillement essentiel. Sachant que c’est la combinaison de ces différents gestes préventifs qui permettra de réduire le nombre d’animaux prédatés. »
Ultime précision : Minet n’est pas responsable de l’effondrement de la biodiversité. Les activités humaines – urbanisation, agriculture intensive – sont les premières en cause. Pour autant, les prédations félines peuvent avoir un impact critique lorsque le chat s’attaque à des espèces en tension. D’où la nécessité d’agir lorsqu’on est un maître de chat responsable…