Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Guingamp, deux visages trop différents
La faute à une première période timorée et trop lisse, En Avant a perdu un match plutôt fermé où le football n’aura pas été au coeur de toute l’attention.
D’abord la vie. Après le match et avant de parler de football, joueurs et entraîneurs ont dit leur sollicitude. Leur soutien au Girondin Alberth Elis, qui, on ne le savait pas encore à l’heure de détricoter la rencontre, était placé dans le coma artificiel.
Parce qu’à 19 h et une trentaine de secondes, l’attaquant hondurien s’est écroulé. Un violent choc à la tête avec Donatien Gomis sur un duel aérien. Stupeur et silence au pied du virage des Ultramarines (lire ci- dessous). Une éternité plus tard, il quittait le terrain sous les applaudissements des joueurs des deux équipes, son nom scandé par le Kop bordelais.
Entre l’inquiétude de fin de soirée et la sortie sous masque à oxygène, il y eut un match de football. Plus vraiment innocent parce que l’événement avait des allures traumatiques, pas encore dérisoire car les premières informations à la mi-temps semblaient rassurantes.
« Un peu timorés en première période »
Avec le même onze que celui qui avait battu Caen (1- 0) une semaine plutôt, Guingamp n’a dans un premier temps pas eu le même visage. « Je nous ai trouvé peut- être un peu timorés en première période. Avec
un manque d’agressivité certainement. Il nous a manqué cette faculté à faire mal dans le duel. » Difficile de donner tort à Stéphane Dumont. Malgré quelques possibilités en contre et la volonté de combiner, il y eut de la maladresse.
Et des problèmes pour récupérer des ballons qui semblaient à leur portée, ou du moins autant qu’à celle des Bordelais. À l’image du but de Vipotnik encaissé en fin de première période (1- 0, 40’), où Dylan Louiserre semble tendre avant que Donatien Gomis ne se jette trop facilement.
Enzo Basilio a réalisé quelques parades et maintenu le suspense (17’, 73’) d’une rencontre que Guingamp allait enfin prendre à son compte au retour des vestiaires. Plus d’engagement, de l’intensité, des efforts, des appels et la volonté d’enfin maîtriser les débats. « La seconde période est de qualité, confirme l’entraîneur d’En Avant, qui a fait deux changements (Guillaume et Bonnet sont entrés à la place de El Ouazzani et Picard) avant l’heure de jeu. Les joueurs ont combattu jusqu’au bout, ils ont fait beaucoup d’efforts. Mais ils n’ont pas été capables de se récompenser, par manque de justesse dans le centre, le dernier geste… »
Ou parce que Kallé Johnsson avait décidé d’écoeurer son ancien club en sortant une superbe parade sur une tête de Donatien Gomis qui semblait décisive (78’). Malgré une fin de match où En Avant a poussé, l’équipe n’aura pas réussi à enchaîner une deuxième victoire d’affilée cette saison.
À l’heure de faire les comptes, Guingamp est au milieu du gué. À cinq points des barrages d’accession. À cinq points des barrages pour le maintien. Et le sentiment reste le même : il en manque peu pour espérer mieux.