Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Plus que jamais, l’esprit devra porter les corps
72 heures après un match éreintant contre l’AC Milan, et sans toutes ses forces vives, le SRFC tente d’échafauder un plan de riposte. Sa dynamique collective, sublimée jeudi, sera son meilleur atout.
Au septième match d’une série de neuf, démarrée le 3 février face à Montpellier (2-1) et qui se terminera dimanche prochain contre Lorient, la réflexion la plus compliquée est arrivée pour Julien Stéphan. Dès vendredi matin, puis hier en fin d’après-midi dans le TGV qui menait les troupes à Paris, hier soir à l’hôtel, et encore ce matin jusqu’à la causerie d’avantmatch, le coach pèse le pour et le contre.
Dans l’équation, Paris évidemment, d’abord. Mais aussi Lorient, donc, et surtout Le Puy jeudi prochain à SaintEtienne, quart de finale de Coupe de France dont personne n’ignore l’importance. « J’ai des questionnements sur le degré de récupération des uns et des autres, sur l’enchaînement des matches, avec certains qui ont beaucoup joué… On a besoin encore d’échanger avec certains joueurs en interne, et avec le staff, avant de décider quelle équipe on alignera. »
Quelle animation au milieu ?
Stéphan aurait bien aimé avoir la tranquillité d’esprit de Luis Enrique. Car le PSG n’a pas joué en milieu de semaine, et ne jouera pas davantage au milieu de la prochaine : « gracias » la FFF et France TV, d’avoir reporté le quart de Coupe contre Nice, pour qu’il ne s’entrechoque pas avec la finale de la Ligue des nations de
l’équipe de France féminine. « Ce n’est pas du fait de Paris, excuse le coach rennais, en tout cas, on aura un Paris à 100 % et certainement avec toutes ses armes. »
Rennes n’aura pas ce bonheur, lui. Il aura bien besoin que la douce brise qui l’a porté contre Milan, jeudi (3-2), continue de souffler jusqu’au Parc des Princes. Avec de préférence le héros de jeudi (Bourigeaud) sur le terrain, vu le peu de ressources déjà restantes dans l’entrejeu : Le Fée et Rieder sont blessés, Matusiwa suspendu…
Au- delà du choix du système (4- 4-2 ou 4- 3- 3), de la capacité rennaise à limiter les envolées du trio Dembélé – Mbappé – Barcola, l’animation du milieu sera scrutée. Surtout face à un adversaire qui met du monde à l’intérieur quand il a le ballon (soit les trois quarts du temps), ses trois milieux et Hakimi en renfort.
Santamaria, Bourigeaud, plus Désiré Doué, ou Blas, voire Belocian… Stéphan échafaude forcément un plan de riposte, qui devra couvrir toutes les zones du terrain.
Dans un tout autre contexte, refaire la même chose que contre Milan ne sera pas possible. « Ce qu’on avait mis en place correspondait totalement à ce qu’on voulait faire, un match débridé, intense, un peu ping-pong, où on a assumé une forme de déséquilibre. Au Parc des Princes, il y aura peut- être une autre réflexion… »
Le Stade Rennais va devoir déjà vite se remettre en rythme, ce qui est le plus compliqué quand on enchaîne tous les trois jours et que les jambes commencent à être moins lests. Il va souffrir, forcément, et aura besoin d’un Mandanda aussi grand que lors de la dernière visite au Parc, en mars 2023 (succès 2- 0).
Sa dynamique collective, la nouvelle croyance qui l’habite, après une série de 6 victoires en L1 et ce match décomplexé de Milan, peuvent- elles l’aider à se transcender deux fois en trois jours, sans jouer petit bras ? L’esprit devra porter les corps, plus que jamais.