Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Ça plane pour Camara et le Stade Brestois !
Défense de fer, collectif huilé malgré les absences et triplé d’un Mahdi Camara étincelant : avec la sérénité et la maîtrise qu’on lui connaît, Brest a déroulé tel le deuxième de Ligue 1 qu’il est.
C’était un choc des dynamiques au stade de le Meinau, hier soir, entre Strasbourg et le Stade Brestois. Les Alsaciens restaient sur trois défaites consécutives et cinq matches sans succès en Ligue 1, quand les Finistériens surfaient sur onze matches sans défaite. Une tendance que les joueurs d’Eric Roy se sont attelés à confirmer au cours de la partie, agissant en patrons pour littéralement dévorer leur adversaire (0- 3). Ils ont récité une leçon de football pendant 90 minutes, faisant flotter une vague de surpuissance à la Meinau. À l’image de leur milieu de terrain Mahdi Camara, qui a fait preuve d’une efficacité remarquable pour inscrire le premier triplé de sa carrière. Et dire que le Stade Brestois était pourtant privé de trois éléments cadres suspendus hier soir : Hugo Magnetti, Steve Mounié et Marco Bizot.
Un manque dans chaque secteur de jeu qui ne s’est même pas fait remarquer tant les Brestois ont pris le jeu à leur compte d’entrée, imprimant un rythme d’enfer. Le pressing toutterrain habituel a permis des récupérations hautes menant à de belles occasions. C’est d’ailleurs sur l’une d’elles que Camara a démarré son chef- d’oeuvre pour mettre Brest sur les bons rails (33’). Il a récidivé quelques instants plus tard (40’), à la suite d’un splendide jeu en triangle sur le côté droit, avec un Satriano à la baguette qui s’est mué en passeur pour son milieu de terrain.
« On ne cogite pas »
Impossible d’imaginer dès lors un retour strasbourgeois, tant le sérieux et la sérénité affichée par les Brestois l’en empêchaient. « C’est une bonne mi-temps. On est sereins », appréciait à la pause, au micro de Canal +,
celui qui n’était qu’encore que double buteur. Comme il l’avait été pour la seule fois de sa carrière avec SaintÉtienne en 2022 face… aux Ty-Zefs. Mais les Brestois sont à la chasse aux records cette saison et l’ex Stéphanois ne fait pas figure d’exception dans ce groupe. Un penalty obtenu pour une main dans la surface, offert par ses coéquipiers, lui a permis de dépoussiérer son ancienne performance (60’).
Et mine de rien, de coller une raclée, au tableau d’affichage et dans le jeu à des Strasbourgeois bien pâles. Lesquels ne se sont pratiquement jamais approchés des buts d’un Grégoire Coudert qui a conclu son intérim sans accroc : la défense brestoise ayant réduit à néant l’attaque alsacienne, comme elle l’avait fait dimanche dernier à Francis- Le Blé face à l’OM (1- 0). De quoi renforcer le sentiment de démonstration des Brestois, qui ajoutent ainsi un douzième match à leur série d’invincibilité, et confortent leur belle deuxième place sur le podium de la Ligue 1 aux deux tiers de la saison.
« On est Brest, on est humbles, on sait d’où on vient, a calmé Grégoire Coudert, après le match. Mais on reste des compétiteurs, on serait forcément déçus si on ne finissait pas très haut dans le classement. » Cette leçon de football confirme ainsi les ambitions : c’est le Stade Brestois qui met dorénavant la pression sur ses poursuivants dans une potentielle course à l’Europe. « On ne cogite pas », confirmait Camara à la mi-temps : tant mieux pour les Brestois.
STRASBOURG - BREST : 0-3 (0-2). Arbitre : M. Brisard.
BUTS : Camara (33’, 40’, 60’ sp). AVERTISSEMENTS. Strasbourg : Guilbert (69’), Inzingoula (90’+1), Andrey Santos (90’+1).
STRASBOURG : Bellaarouch – Guilbert (cap.), Perrin, Sow, Senaya – Sissoko (Deminguet, 79’), Mwanga (Inzingoula, 68’) – Angelo, Gameiro (Santos, 67’), Diarra (Doukouré, 17’) – Emegha (Beichikh, 79’). Entraîneur : Patrick Vieira.
BREST : Coudert – Lala, Brassier, Chardonnet, Locko – Martin, LeesMelou (Brahimi, 84’), Camara (Doumbia, 75’) – Del Castillo (Camblan, 84’), Satriano (Lebeau, 84’), Pereira Lage (Le Douaron, 68’). Entraîneur : Eric Roy.