Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Gaza, un cessez-le-feu pour secourir les civils
L’arrivée d’un convoi humanitaire à Gaza a tourné à la tragédie, ajoutant encore aux souffrances des Gazaouis. Voici ce qu’un témoin dit de leur vie quotidienne : « Bonjour de Gaza, la détruite. […] La situation est de plus en plus catastrophique, terrifiante. La vie est un goût amer, en fait, il n’y a pas de vie à Gaza. La vie est paralysée totalement. Il n’y a rien : ni nourriture, ni eau, ni médicaments, ni électricité, ni gaz […] ni moyen de transport, ni logement, ni perspectives », écrivait, il a quelques semaines, Ziad Medoukh, universitaire et poète palestinien, auteur de Être non-violent à Gaza.
Depuis la riposte d’Israël à l’attaque terroriste du 7 octobre, 25 000 femmes et enfants ont été tués, d’après les États-Unis. Les civils de Gaza sont pris en étau : victimes à grande échelle des bombardements israéliens, ils servent de bouclier au Hamas, caché parmi eux et qui détient toujours des otages.
« Les bombardements se poursuivent jour et nuit partout dans cette prison à ciel ouvert et fermé, et les chars peuvent arriver dans n’importe quel quartier à tout moment », raconte encore Ziad Medoukh. Sa détresse est immense. Son frère, ses neveux ont été tués. Son appartement, détruit avec ses 3 000 livres en français. Des milliers d’élèves et d’étudiants sont privés de cours. Fonctionnaires, ouvriers sont sans travail. Et, « aucune organisation internationale ou association locale » ne « s’occupe des personnes les plus démunies et déplacées […] très nombreuses ».
Il parle de la souffrance des familles endeuillées en si grand nombre. Chaque jour, elles cherchent de quoi manger. Car la faim sévit. La famine commence à tuer. Elle risque de se généraliser, alerte l’Onu. Pour Jean-François Corty, de Médecins du monde, elle est « délibérément construite par un blocus aérien, maritime, terrestre de l’armée israélienne… C’est en rupture avec le droit humanitaire international » (1).
Les convois humanitaires n’arrivent qu’au compte-gouttes, suscitant un immense espoir et la tragédie de cette semaine. La faim a poussé la foule à se ruer vers ces camions. Des dizaines de personnes sont mortes. Des centaines d’autres ont été blessées. Des médecins ont constaté des impacts de balles sur des corps. Ziad Medoukh affirme que l’armée israélienne a tiré sur la foule. Les États-Unis demandent des explications et d’autres, une enquête internationale indépendante.
Mais la vie des habitants de Gaza est chaque jour plus menacée. Il est urgent d’ouvrir des couloirs humanitaires sécurisés par les Nations unies pour que l’aide arrive en quantité nécessaire. Et d’en confier la distribution aux professionnels humanitaires pour éviter de nouvelles tragédies et s’assurer que tous en bénéficient. Mais il est impossible d’y parvenir sous les bombes. Un cessez-le-feu est indispensable.
« Je vois la mort mille fois par jour. Je suis inquiet pour notre avenir, témoigne Ziad Medoukh. Ce qui me rend fier de moi : je n’ai pas de haine. » Il est urgent de secourir les civils de Gaza pour que la vie l’emporte.