Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
L’estuaire du Bizien, un écrin de biodiversité
La balade du dimanche. En longeant cet estuaire, il est possible de s’immiscer dans la vie des oiseaux vivant dans la vasière. Les routoirs à lin permettent de clore la promenade par un peu d’histoire.
On part d’où ?
Direction la maison des talus et des routoirs à lin, à Pouldouran, dans la commune nouvelle de la Roche- Jaudy. En laissant la voiture sur le parking attenant, vous trouverez un sentier longent la rivière du Bizien, un affluent du Jaudy se jetant dans la mer après une dizaine de kilomètres.
On vous recommande vivement de vous munir de bottes (pour avancer sereinement) et de jumelles (pour contempler les oiseaux se nourrissant dans la vasière). Préférez l’horaire de basse marée pour profiter pleinement du spectacle des becs fouissant dans la vase.
Par ailleurs, des visites commentées sont régulièrement organisées.
On marche combien de temps ?
Cette randonnée est tirée d’une boucle de 11 km traversant l’estuaire du Bizien à la découverte des anciens routoirs à lin et de la faune des vasières. Pour cette version plus condensée, comptez 3 à 4 km et une à deux heures de marche : le terrain boueux peut ralentir la progression, tout comme les arrêts nécessaires à la contemplation des oiseaux sauvages.
Qu’est- ce qu’on y trouve ?
Ancien port goémonier profondément ancré dans les terres, la navigation sur l’estuaire du Bizien est aujourd’hui très limitée et la chasse proscrite. Ces deux facteurs font de la vasière un spot de premier ordre pour les ornithologues de tout poil.
Depuis le parking, suivre la vasière en passant par l’ouest, à proximité des jeux d’enfants. De là, suivre le sentier jusqu’à un escalier bricolé, sans oublier d’ouvrir grands les yeux : de nombreux échassiers viennent se repaître des vers enfouis dans la vase, à l’instar des aigrettes, des chevaliers
gambette ou des hérons cendrés.
La star de la balade reste le tadorne de Belon, canard coloré au bec plat qui passe le plus clair de son temps à aspirer le plancton et les insectes qui demeurent dans la vase.
En prenant un peu de hauteur et une bonne paire de jumelles, il est possible d’observer ces oiseaux sans les déranger.
Et à part les oiseaux ?
Autre curiosité de cette promenade, les routoirs à lin. C’est dans ces bassines construites en contrefort de l’estuaire que les paysans venaient faire rouir les tiges de ce végétal aux propriétés multiples : en laissant les pailles de lin macérer dans l’eau pendant plusieurs jours, les agriculteurs parvenaient à en extraire plus facilement les fibres, qui étaient ensuite revendues à prix d’or à travers le monde.
Le rouissage du lin en rivière est interdit depuis le début du XXe siècle, du fait de la pollution de l’eau qu’entraîne ce processus. Ne restent que les énormes bassines en pierre, rénovées par l’association Skol ar c’hleuzioù depuis les années 1990. Une boucle vous ramènera jusqu’au parking en passant par les chemins creux.