Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
DMadame de Sévigné sied fort bien à Karin Viard
Pour l’incarnation. L’actrice prête ses traits et son piquant à la femme de lettres du XVIIe siècle dans ce film d’Isabelle Brocard, qui dépeint son attachement névrotique à sa fille.
Le générique. Isabelle Brocard a travaillé une dizaine d’années dans l’Éducation nationale avant de passer derrière la caméra. Madame de Sévigné est son troisième longmétrage. On ne présente plus Karin Viard, actrice de caractère qui incarne souvent des personnages féminins forts. La marquise lui sied très bien et elle sied très bien à la marquise. Ana Girardot joue le rôle de sa fille, Noémie Lvovsky celui de madame de La Fayette, sa grande amie. Cédric Kahn ( monsieur de Grignan) ou encore Robin Renucci (monsieur de La Rochefoucauld) figurent aussi au casting.
La durée. 1 h 32. Le genre. Drame.
L’histoire. À la cour de Louis XIV, la vibrante et pleine d’esprit Marie de Sévigné bénéficie d’un statut très intéressant pour l’époque : elle est veuve, donc indépendante. Elle est aussi la mère d’une très jolie fille qui, elle, ne pense qu’à se caser. Bientôt mariée au vieux comte de Grignan, Françoise- Marguerite part avec lui en Provence, où elle fait enfant sur enfant, au grand désespoir de la marquise, qui lui écrit lettre sur lettre pour compenser son absence.
On aime…
L’interprétation de Karin Viard. En prêtant ses traits, son naturel et son piquant à l’épistolière, elle gomme le souvenir gris des gravures de nos livres de français. On aime aussi la modernité des dialogues, la sobriété
des costumes et des décors. Petit budget oblige : la nature est plus présente que les dorures dans ce film d’époque.
On aime moins…
Une mise en scène un peu trop classique. Les trop courts passages consacrés par le film à la relation entre Mme de Sévigné et son fils Charles, très aimant mais moins aimé. Cette relation aurait pu être davantage explorée.