Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Connaissez-vousle syndromeduchat parachutiste?
Tomber d’un balcon ou d’une fenêtre en étage peut s’avérer fatal pour nos petits félins. Des solutions existent pour empêcher ces chutes. Encore faut-il pouvoir les mettre en oeuvre.
« Syndrome du chat parachutiste » : la dénomination peut prêter à sourire. En médecine vétérinaire pourtant, le terme désigne les lésions dont sont victimes les chats qui ont chuté de plusieurs mètres de haut (fenêtre à l’étage, balcon, toit) .
Fractures multiples, pneumothorax, hémorragies internes, traumatismes crâniens, etc. : la liste est longue. Quand le chat n’y laisse pas sa peau, il garde généralement des séquelles à vie.
De trop nombreux cas
« On ne parle pas ici de cas isolés, insiste le Dr Nicolas Detable, qui travaille aux urgences de l’École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort. On reçoit des « chats parachutistes » chaque semaine. Avec des pics de quatre, cinq individus certains week- ends, notamment à la belle saison, lorsque les propriétaires laissent leurs fenêtres ouvertes. »
Une rampe qui glisse, un pigeon qui passe, une porte qui claque : potentiellement, tout peut causer la chute. Dans la thèse qu’il a consacré au sujet, le vétérinaire souligne que les chats des villes – dont le seul accès à l’extérieur reste les rebords de fenêtres – sont les premiers concernés et note « une prévalence des jeunes chats, peu aguerris, et des mâles, souvent plus aventureux ».
Il prévient : « Après une chute, et même lorsque le chat semble bien aller, il est essentiel de consulter. Certaines lésions, non décelables de prime abord, peuvent conduire au décès de l’animal dans les 24 à 48 heures. »
Comment prévenir
Contre ce type d’accidents, la seule parade possible consiste à sécuriser les ouvrants avec des filets de protection. Problème : en copropriété, ces dispositifs passent mal.
« Les syndics s’y opposent au
motif que les filets sont visibles en façade, explique Corinne Rolland, cofondatrice du Collectif Renard Blaireau Nature & Vivant. Mais en quoi la pose de systèmes autoportants, amovibles, n’exigeant aucun percement et n’ayant aucune emprise sur les parties communes devrait- elle être soumise à l’accord des copropriétaires ? »
Suivi par plusieurs associations de protection animales, le collectif a récemment interpellé le gouvernement :« Il y a une incohérence. Concernant les chats, le certificat
d’engagement et de connaissance – désormais obligatoire à l’adoption de tout animal de compagnie – stipule clairement que les fenêtres et balcons doivent être sécurisés. C’est le ministère de l’Agriculture qui est à l’origine de cette préconisation. Il doit aller au bout de son intention initiale, en assurant aux propriétaires de chats les moyens de s’y conformer. Si nécessaire en statuant sur un cahier des charges d’installation. »