Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Et encore, le goût de la frustration
Des occasions, de l’allant et des initiatives. Il n’a manqué qu’un but aux Bretons pour valider une rencontre de bonne facture. Un « oui mais » qui se répète et empêche franchement d’avancer.
C’est comme ce film, avec Bill Murray et Andie MacDowell. Un jour sans fin. L’histoire d’un type qui vit la même journée en boucle. Eh bien à Guingamp dans cette saison 2023-2024, il y a aussi de très, très fortes impressions de déjà-vu. Pour Stéphane Dumont comme pour les supporters et les suiveurs. Collectivement, Guingamp a été bon. Et vers 21 h, un peu moins, Guingamp constate qu’il n’a pas gagné.
Difficile d’accumuler les reproches après un samedi humide et froid comme en automne. Sauf à râler contre des joueurs parce qu’ils ne font pas trembler les filets. Baptiste Guillaume a bien cru marquer un but, mais Dogan Alemdar, superbe, l’a arrêté (30’). Avant de briller face à Mehdi Merghem (45’) ou Amine El Ouazzani (57’), qui a également raté le coche du gauche (34’).
« L’analyse est difficile, avouait l’entraîneur guingampais. Parce qu’elle peut être faite sous plusieurs aspects. Mais le foot de haut niveau est régi par l’efficacité… »
« Le reflet de notre saison »
Dans le jeu, il y eut pas mal de bonnes choses (encore). Plus que le mois passé, décevant. De l’allant, des décalages, plein de ballons grattés, de vrais temps forts, des frappes… Et dans le domaine défensif, si ce n’est une belle parade à bout portant d’Enzo Basilio (84’) et un sauvetage de Lucas Maronnier pour éviter un braquage à la troyenne (83’), les
Guingampais ont tenu le choc.
On en revient au « oui mais ». Et à la sensation d’un match qui résume pas mal de samedis soirs. Stéphane Dumont : « Ce match-là est le reflet de notre saison, oui. C’est-à- dire un match cohérent mais pas récompensé. On a montré que quand on était rigoureux, on était solide. Par contre, il nous manque ce soupçon de réussite qu’on doit être capable de forcer. Mais je ne peux rien repro
cher aux joueurs. En termes d’investissement, aujourd’hui, ils donnent tout. Il faut qu’on soit capable de se dire qu’on est dans le vrai et qu’on a mangé notre pain noir… »
Aujourd’hui, plusieurs hypothèses, pas contradictoires. Première hypothèse : l’équipe est au maximum de ce qu’elle peut faire. Collectivement, elle est compétitive et cohérente. Individuellement, il manque de talent, de buteurs, de joueurs d’un calibre supérieur pour avoir plus de points. Autre hypothèse : c’est un cycle de frustration qui tournera.
Logiquement, la voie choisie par les Guingampais de Stéphane Dumont après la rencontre. « Après 27 journées, je considère qu’on aurait dû se récompenser plus ! Il faut persister et continuer à y croire. » Vrai. Avec cet autre sentiment. Guingamp est à la fois si loin... Et si près.