Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
La précocité ne fait pas les champions, mais...
Open Super 12 d’Auray. Pendant une semaine, les meilleurs 12 ans de la planète tennis vont s’affronter pour la première fois dans leur toute jeune carrière.
Sébastien Villette, directeur fédéral de la performance à la Ligue de Bretagne
Les joueurs présents à Auray sontils forcément les champions de demain ?
Non évidemment. Le niveau à 12 ans ne détermine pas le niveau à 20 ans. Ça dépend de la pratique. Dans certains pays, à 8-10 ans, les enfants sont quasiment des professionnels. Mais le chemin est long. Ils s’entraînent énormément. Il est donc normal qu’ils soient parmi les meilleurs à 12 ans. En parallèle, d’autres jouent moins, mais vont progresser en fonction de leur volume de pratique et de leur investissement entre 12 et 17 ans, l’âge où ils arrivent à maturité physiquement. Ce raisonnement est un peu moins vrai chez les jeunes filles dont le développement physique est plus précoce.
Avec Nadal et Alcaraz, passé par Auray, on a la preuve du contraire ? On peut penser que chaque année, à l’Open Super 12, on a deux ou trois joueurs qui figureront dans le top 100 plus tard. Par contre, les joueurs
du top 10 mondial sont tous des exceptions. Ils sont donc obligatoirement parmi les meilleurs à 12 ans. C’est un autre monde. Ils sont très
au- dessus de tous les autres enfants. Ce genre de phénomène, il y en a peu. Malgré tout leur talent précoce, ils doivent poursuivre leur progression par un gros travail pendant six ou sept ans. Ce passage est capital et parfois compliqué. Il y a l’adolescence, la puberté, le développement physique et psychologique.
Pour l’édition 2024, il n’y a pas de Bretons ?
Nous avons Paul Gauthier de Pacé et Chloé Mousseau de Langueux qui ont reçu une invitation pour les qualifications. Pour différentes raisons, la génération 2012 n’est pas très étoffée. Par contre, dans les années à venir, je peux vous dire qu’il devrait y en avoir. Nous avons beaucoup de jeunes Bretons qui jouent très bien. On devrait les voir à l’Open lors des prochaines éditions.
Un mot sur l’Open Super 12 ?
En qualité de coach d’Arthur Rinderknech et Manu Guinard, j’ai eu la chance de sillonner le circuit ATP pendant trois ans. Je peux vous dire que l’organisation à Auray est bien meilleure que sur certains tournois professionnels. Auray, c’est ce qui se fait de mieux au monde en 12 ans. C’est l’équivalent des Petits As à Tarbes. Les cinq continents veulent venir à Auray. Je crois que cette année, il y a des Japonais et des Chinois.