Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Grandes marées d’équinoxe : comment ça marche ?
Les marées d’équinoxe sont les plus fortes de l’année. Pas d’intempéries prévues dans l’Ouest, mais la vigilance reste de mise. Explications du phénomène avec un météorologue.
Qu’est-ce qui fait que le niveau des marées change ?
Une marée, c’est un déplacement des masses d’eau dû à la force d’attraction des astres, notamment du Soleil et de la Lune. « Et en fonction de l’alignement Soleil-Terre- Lune, cette attraction est plus ou moins forte et donne des coefficients de marée plus ou moins importants, constate Stéphane Lazareth, météorologue Météo-France au Centre marine et offshore de Brest. Les grandes marées se situent autour des équinoxes du printemps et de l’automne, favorisées par l’axe d’inclinaison de la Terre par rapport au Soleil. »
À quoi correspondent les coefficients de marée ?
À compter d’aujourd’hui et jusqu’à mercredi, les coefficients dépasseront les 100. Les coefficients permettent d’évaluer l’amplitude entre la marée haute et la marée basse. Ils oscillent de 20 (petite amplitude) jusqu’à 120. En France, c’est le Service hydrographique et océanographique de la Marine (Shom) qui les calcule. « Un coefficient de 120 correspond à ce qu’on appelle la Plus haute marée astronomique (PHMA). Ça arrive assez rarement, prévient le prévisionniste. On peut s’approcher de cette
valeur quelques fois dans le siècle. La dernière était en 2015 et la prochaine devrait être en 2033. » Ces prochains jours, le coefficient atteindra un maximum de 116 mardi.
Quelle incidence sur la vigilance ? Ce dimanche, les côtes françaises sont en vigilance jaune crues et vagues-submersion sur toute la côte Atlantique. La vigilance prend en compte d’autres facteurs que l’intensi
té de la marée. « En cas de tempête, la pression atmosphérique est plus basse. Et en présence d’une dépression, l’air appuie moins sur l’eau. La pression moyenne est de 1 013 hectopascals (hPa), explique Stéphane Lazareth. Pour chaque hPa en moins, c’est 1 cm d’eau en plus en mer. Et inversement avec un anticyclone. Si on a une dépression de 983 hPa (30 hPa de moins que la pression moyenne), on a donc une élévation du niveau de la mer de 30 cm. » La surcote peut aussi être très localisée. La force des vagues peut accumuler de l’eau dans certaines baies. La forme du trait de côte et la force du vent ont un rôle… « Les pluies des jours précédents peuvent aussi être un facteur aggravant dans certains estuaires, notamment en termes de déferlement des vagues. »