Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Endométriose : un test salivaire remboursé en 2025
La ministre de la Santé a annoncé que des tests salivaires de dépistage de l’endométriose seront remboursés en 2025. L’identification de la maladie était jusqu’ici très invasive.
Un test salivaire de détection de l’endométriose va être proposé et remboursé à 100 % à compter de janvier 2025, a annoncé, jeudi, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. Cette maladie chronique se traduit par de fortes douleurs lors des règles et/ou par des troubles de la fertilité.
Ces « 10 000 à 20 000 tests » par an prévus par la ministre sont produits par Ziwig, biotech lyonnaise qui les propose déjà « dans seize pays », rappelle son président, Yahya El Mir. Ce test coûte 1 000 €, « le même tarif que celui pratiqué dans d’autres pays ». Yahya El Mir le justifie par « les économies pour la collectivité en évitant beaucoup d’actes plus coûteux et l’errance médicale qui revient excessivement cher ».
Un outil moins intrusif
Ce test affiche une fiabilité de 95 %, « supérieure à tous les outils de dépistages existants ». Un taux confirmé auprès de la Haute autorité de santé (HAS) qui attend les dernières validations d’un essai clinique mené sur 3 000 femmes, dont « l’objectif est de peaufiner le protocole », selon le président de Ziwig.
Ce test salivaire est aussi moins intrusif, constate Valérie Desplanches, présidente de la Fondation pour la recherche sur l’endométriose (FRE). « Cette innovation correspond à un réel besoin. On a parfois des formes d’endométriose difficiles à détecter avec les technologies actuelles, pas suffisamment spécifiques ni sensibles. Or, l’intensité des symptômes n’est pas forcément corrélée à la gravité des lésions, qui peuvent passer inaperçues. »
Les procédés utilisés jusqu’alors sont principalement l’imagerie et la chirurgie, en complément de l’examen clinique.
Échographies transvaginales, IRM avec injections de gel, coelioscopies… Autant d’outils très invasifs en comparaison d’un simple test salivaire.
La FRE a mené une enquête auprès de 1 500 femmes. « Avant que ne soit posé un diagnostic fiable, elles passent de nombreux examens qui coûtent bien plus cher qu’un test salivaire. » L’intérêt est aussi pour les femmes confrontées à des problèmes de fertilité. « Un test rapide permet d’accélérer la prise en charge des patientes », se réjouit Valérie Desplanches.
La présidente de la FRE soutient, dans le sillage de l’association de malades de l’endométriose Endomind, que la « demande sera très forte les premières années, bien audelà des 20 000 tests prévus. On a des femmes qui sont en attente de diagnostic depuis plusieurs années. »
Une campagne d’information nationale à destination des entreprises va aussi être lancée, avec un guide spécifique pour rappeler notamment le respect du secret médical et la lutte contre les stéréotypes.