Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Endométrio­se : un test salivaire remboursé en 2025

La ministre de la Santé a annoncé que des tests salivaires de dépistage de l’endométrio­se seront remboursés en 2025. L’identifica­tion de la maladie était jusqu’ici très invasive.

- Nicolas BLANDIN.

Un test salivaire de détection de l’endométrio­se va être proposé et remboursé à 100 % à compter de janvier 2025, a annoncé, jeudi, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarité­s. Cette maladie chronique se traduit par de fortes douleurs lors des règles et/ou par des troubles de la fertilité.

Ces « 10 000 à 20 000 tests » par an prévus par la ministre sont produits par Ziwig, biotech lyonnaise qui les propose déjà « dans seize pays », rappelle son président, Yahya El Mir. Ce test coûte 1 000 €, « le même tarif que celui pratiqué dans d’autres pays ». Yahya El Mir le justifie par « les économies pour la collectivi­té en évitant beaucoup d’actes plus coûteux et l’errance médicale qui revient excessivem­ent cher ».

Un outil moins intrusif

Ce test affiche une fiabilité de 95 %, « supérieure à tous les outils de dépistages existants ». Un taux confirmé auprès de la Haute autorité de santé (HAS) qui attend les dernières validation­s d’un essai clinique mené sur 3 000 femmes, dont « l’objectif est de peaufiner le protocole », selon le président de Ziwig.

Ce test salivaire est aussi moins intrusif, constate Valérie Desplanche­s, présidente de la Fondation pour la recherche sur l’endométrio­se (FRE). « Cette innovation correspond à un réel besoin. On a parfois des formes d’endométrio­se difficiles à détecter avec les technologi­es actuelles, pas suffisamme­nt spécifique­s ni sensibles. Or, l’intensité des symptômes n’est pas forcément corrélée à la gravité des lésions, qui peuvent passer inaperçues. »

Les procédés utilisés jusqu’alors sont principale­ment l’imagerie et la chirurgie, en complément de l’examen clinique.

Échographi­es transvagin­ales, IRM avec injections de gel, coelioscop­ies… Autant d’outils très invasifs en comparaiso­n d’un simple test salivaire.

La FRE a mené une enquête auprès de 1 500 femmes. « Avant que ne soit posé un diagnostic fiable, elles passent de nombreux examens qui coûtent bien plus cher qu’un test salivaire. » L’intérêt est aussi pour les femmes confrontée­s à des problèmes de fertilité. « Un test rapide permet d’accélérer la prise en charge des patientes », se réjouit Valérie Desplanche­s.

La présidente de la FRE soutient, dans le sillage de l’associatio­n de malades de l’endométrio­se Endomind, que la « demande sera très forte les premières années, bien audelà des 20 000 tests prévus. On a des femmes qui sont en attente de diagnostic depuis plusieurs années. »

Une campagne d’informatio­n nationale à destinatio­n des entreprise­s va aussi être lancée, avec un guide spécifique pour rappeler notamment le respect du secret médical et la lutte contre les stéréotype­s.

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