Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Heureux comme un mécanicien de campagne…
« On a cette chance d’être en milieu rural. » Éric Steunou, 60 ans, ne se plaint pas de son sort. Ce garagiste de Bourbriac (Côtes- d’Armor) s’est mis à son compte en 1998. Agent Peugeot, il emploie aujourd’hui cinq salariés et deux apprentis. Son entreprise, le garage de l’Armor, est l’un des deux garages de Bourbriac, cheflieu de canton de 2 100 habitants situé à une dizaine de kilomètres de Guingamp,
« Beaucoup de petits garages ont fermé dans les bourgs », observe Éric Steunou. Lui a su faire grossir son affaire. D’abord établi rue de l’Armor, il a transféré le siège de son entreprise sur la zone artisanale du Courjou en 2008. Pas très loin, en fait. « Nous avons juste traversé la route », sourit Éric Steunou.
« Il faut être sympa avec le client »
La surface consacrée à la réparation a doublé de taille, passant à 800 m2. Ce qui a permis d’accueillir des clients supplémentaires. La zone de chalandise s’étend désormais à tout le canton de Bourbriac. « Nos clients ne veulent pas forcément aller en
concession, analyse Éric Steunou. Ici, le rapport est plus familial. »
Le garagiste de Bourbriac fait beaucoup d’effort pour fidéliser sa clientèle. « Il faut s’occuper du client, être sympa. Certains ne l’ont pas compris. » Et, s’il y a un problème, il faut
réagir vite « pour ne pas laisser pourrir une situation. Il faut être proche du client, savoir être pédagogue. »
L’atout de proposer des tarifs compétitifs compte aussi beaucoup. « Nous sommes moins chers que les concessionnaires, affirme Éric Steunou. Chez nous, le coût des réparations est plus faible car nos frais de personnel et de structure sont moins importants. » Le patron du garage de l’Armor se décrit comme un « couteau suisse » qui gère l’administratif tout en continuant à mettre les mains dans le cambouis.
Éric Steunou n’appartient pas à la « corporation des pessimistes ». L’avenir, il y croit. Surtout pour un garage de campagne comme le sien. « Les véhicules électriques en milieu rural, ça ne prend pas beaucoup. On vend encore beaucoup de diesel. Ici, il y a beaucoup d’agroalimentaire. Les gens n’ont pas de gros salaires. »
La question du pouvoir d’achat pèse sur le budget des automobilistes. L’âge moyen des véhicules est passé en quelques années de 8 à 13 ans. Ce qui fait l’affaire des réparateurs automobiles. « Les gens gardent leur voiture même quand ils ont de grosses réparations. » Le travail ne manque pas. Encore faut-il avoir les salariés pour l’effectuer. « Le plus compliqué, c’est de trouver le personnel qualifié et de le garder. »