Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Éric Antoine, l’animateur qui vit à mille à l’heure
Télévision. Après La France a un incroyable talent et Lego Masters, le magicien s’apprête à animer une nouvelle émission. Un nouveau format du cultissime Juste Prix, diffusé dès demain sur M6.
« Vous vous trompez depuis le début, vous pensez qu’on va vous croire maintenant ? » Hilare, Éric Antoine apostrophe les 150 spectateurs venus assister (et participer) aux tournages du tout nouveau Juste Prix. Après neuf ans d’absence, l’émission, qui avait fait les belles heures de TF1 jusqu’en 2015, revient sur le petit écran. Cette fois, c’est M6 qui fixe le rendez-vous, du lundi au vendredi, à 17 h 30.
Un petit pari pour la chaîne, qui se lance pour la première fois dans la diffusion d’un jeu quotidien. Et un grand défi pour son présentateur, qui enchaîne les tournages, après Lego Masters, La France a un incroyable talent, Qui peut nous battre ? Et ce, avant de rempiler pour une nouvelle saison des Traîtres. La routine et l’ennui, ce n’est pas pour ce magicien de 47 ans. Ce qu’il aime, c’est « vivre de nouvelles aventures, tester, explorer des choses d’un point de vue créatif et professionnel ».
Un rêve de gosse
Il avait à peine 11 ans quand le jeu a été lancé pour la première fois, en 1987. « J’étais avec ma grand-mère et mes parents, on regardait Le Juste Prix dans le salon, sur cette télé sans télécommande, se souvient-il, un large sourire sur le visage. C’était le repas du dimanche, il y avait Risoli, la musique emblématique… Tout. »
Désormais, c’est à lui que revient le soin d’animer cette émission culte, après Max Meynier (1987-1988), Éric Galliano (1988), Patrick Roy (19881992), Philippe Risoli (1992-2001) et Vincent Lagaf’ (2009-2015). « J’ai toujours peur, avoue-t-il. Je sens que c’est une émission qui compte vraiment dans le coeur des gens. Elle fait partie de ces émissions mythiques qui appartiennent au public, plus même qu’à ceux qui la font. »
Malgré ses craintes, celui qui veut « être à la hauteur de ce qui a été fait auparavant » ne laisse rien transparaître à l’écran. À l’aise sur le plateau
ultra- coloré, illuminé par des centaines de leds, il s’amuse, lance les épreuves, dont les historiques tyrolien et fakir, sous les cris des spectateurs indignés. Et donne la réplique à Vincent Piguet, hôte régulier du Juste Prix et créateur de la « Cheu- cheu synchro » (une danse chorégraphiée de la chenille) découverte dans La France a un incroyable talent.
Pour se préparer, Éric Antoine a pu compter sur ses deux prédécesseurs. Sans se consulter, Philippe Risoli et Vincent Lagaf’ lui ont donné le même conseil : « Économise-toi. »
Mais c’était compter sans l’hyperactivité de l’illusionniste, qui, depuis deux semaines, tourne quatre à cinq épisodes de l’émission par aprèsmidi.
« J’ai pris ce conseil un peu à la légère, pensant que j’étais un habitué des spectacles. Je n’ai pas perçu à quel point ils avaient raison. Il y a une charge physique et émotionnelle absolument gigantesque. »
Sortie des projecteurs, la bête de scène redevient rapidement le papa calme attaché à ses deux fils, le vegan engagé qui n’utilise aucun produit issu du monde animal, pas même dans sa nouvelle émission, et parfois même le philosophe, qui veut « vivre la vie comme une chance, chaque inspiration, chaque expiration étant un cadeau ».
Canaliser son énergie
Cette énergie, de laquelle il se nourrit pour ses spectacles et ses tournages, Éric Antoine la contrebalance dans sa vie privée. « Je ne peux pas être tout le temps à mille à l’heure, reconnaît-il. J’ai aussi besoin d’avoir des bases, sûrement pour compenser, et un peu plus de routine, de paix et de calme. » Pour trouver son équilibre, il doit donc constamment s’adapter à ses nouveaux défis.
« Mes deux priorités, en ce moment, ce sont mes enfants et la télévision », explique- t-il. Quitte à laisser temporairement la magie et l’écriture de côté. Sans pour autant l’oublier, précise- t- il. Trois spectacles sont encore dans ses tiroirs.
Dans son dernier one man show, terminé en 2023, l’animateur se posait une question : l’enfant qu’il était serait- il fier de celui qu’il est aujourd’hui ? La réponse est oui. Oui pour le « chemin de vérité » qu’il continue à suivre, ainsi que pour la « source de joie » qu’il est devenu.
« Mais je pense que l’enfant que j’étais aimerait bien un peu plus de douceur. Je suis parfois un peu dur, avec moi et avec le monde. J’aimerais être un peu plus doux, un peu plus relax, peut- être moins travailler pour profiter un peu plus de la vie, m’amuser un peu plus en dehors du boulot. »