Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Guingamp jubile au bout du suspense
Dans le temps additionnel de la rencontre, Baptiste Guillaume est venu offrir le derby à l’En Avant Guingamp, qui prend sa revanche du match aller et plonge l’USC dans la zone rouge.
Il n’y a qu’à voir la libération qu’a procurée le but de Baptiste Guillaume à quelques secondes du coup de sifflet final (2- 3, 90’+1) dans les rangs guingampais pour se rendre compte à quel point celui- ci est important et comptera (peut- être) en fin de saison.
Sur le banc pour débuter la rencontre, car Stéphane Dumont lui avait préféré Jacques Siwé pour sa première titularisation de la saison, le longiligne attaquant guingampais est venu couper le centre de Maxime Sivis entre Issouf Paro et Alec Georgen, laxistes au marquage.
Concarneau a donné le bâton pour se faire battre
« Sa rentrée a fait du bien. On voulait voir d’autres choses au début du match, d’autres complémentarités. Des joueurs travaillent bien et méritent d’être récompensés. On avait des absents et on leur avait dit qu’il fallait amener un peu de folie. Ils nous en ont un peu trop donné », expliquait Stéphane Dumont, ravi du « caractère » montré par son équipe.
Car au coup d’envoi, les Rouge et Noir n’en menaient pas large. Avec seulement cinq points d’avance sur la zone rouge, ce derby constituait un tournant dans leur saison : se relancer et continuer de regarder tant bien que mal vers les sommets ou se plonger un peu plus dans le doute et venir se mêler à une course au maintien qui n’était pas la leur en début de saison. L’issue était très heureuse, car elle aurait pu être tout autre en dépit d’un scénario favorable.
Comme trop souvent lors de ces dernières sorties, les Thoniers étaient d’abord cueillis à froid par El Ouazzani, après trente secondes de jeu au chrono (1- 0). « On avait beaucoup parlé des entames de matches dans le vestiaire. On n’a pas le droit de faire une entame comme ça », regrettait le milieu concarnois Alexandre Phliponeau.
Puis Pape Ibnou Ba manquait un penalty (45’) concédé par Baptiste Roux devant Alec Georgen. Le quatrième raté (en sept tentatives) cette saison. Et cerise sur le gâteau, Amine El Ouazzani s’offrait un doublé (0-2, 58’) en interceptant une passe en retrait après une glissade du malheureux Issouf Paro, de retour dans un onze duquel il était absent depuis le 5 décembre (contre Auxerre) pour pallier l’absence de Julien Célestine (suspendu).
En moins d’une heure, tous les maux concarnois de ces dernières semaines venaient s’entrechoquer. D’abord une mauvaise entame de match, puis de grossières erreurs techniques qui mènent à des buts adverses et illustrent une fébrilité défensive depuis quatre rencontres (10 buts encaissés).
« On ne peut pas avancer en étant autant en difficulté défensivement.
Tout n’est pas à jeter. Mais il y a aussi trop d’erreurs. Aujourd’hui, en Ligue 2, on ne peut pas se le permettre semaine après semaine », déplorait Stéphane Le Mignan. Car à 10 journées de la fin, l’US Concarneau retrouve la zone rouge qu’elle avait quittée au soir de la 8e journée en s’imposant à Valenciennes.
Guingamp a frôlé la correctionnelle
De son côté, Guingamp parvenait enfin à se mettre à l’abri. « On a manqué de justesse sur le plan technique. On s’est un peu affolés, on a récupéré des ballons mais on les a mal exploités. Je trouve que le ballon nous brûlait un peu les pieds », constatait Stéphane Dumont sur la première mi-temps de son équipe.
Avec deux buts d’avance à trente minutes de la fin, on se demandait malgré tout comment l’En Avant Guingamp, à l’image de ces dernières semaines, allait réussir à ne pas gagner ce match. La réponse ne tardait pas à venir grâce, comme face à Dunkerque, aux entrants concarnois. Isaac Matondo transformait une percée côté droit de Clément Rodrigues (1-2, 66’) et Pape Ibnou Ba reprenait, en renard des surfaces, un corner de Tom Lebeau mal dégagé par la défense costarmoricaine (2-2, 86’). Un retour que Stéphane Le Mignan qualifiait de « petit exploit ».
C’est alors que Baptiste Guillaume décidait de sortir du bois pour offrir
les trois points à son équipe (90’+1), comme face à Quevilly Rouen début janvier. « J’ose espérer que ce scénario un peu fou est quelque chose qu’on avait besoin de vivre pour passer ce cap », concluait Stéphane Dumont.