Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
La musique bretonne a un avenir prometteur
Implantés depuis plus de quinze ans à Concarneau (Finistère), le label Paker prod et son gérant Yann Pellier accompagnent les artistes renommés et les jeunes talents du répertoire traditionnel breton.
Rencontre
L’histoire de Paker prod est celle d’une rencontre, en 2006, entre Yann Pelliet et le jeune groupe Startijenn, lors d’un fest-noz à Saint-Yvi. « J’avais depuis quelque temps cette envie de travailler avec des artistes bretons et de créer un label pour les accompagner », raconte son fondateur. Le label musical naît deux ans plus tard, avec pour objectif de « défendre les artistes avec une esthétique sincèrement bretonne, traditionnelle et populaire ».
Exporter la musique bretonne à l’étranger
Un engagement culturel qui perdure. Paker prod produit aujourd’hui une dizaine d’artistes, dont de nombreuses têtes d’affiche de la scène bretonne : Rozenn Talec, N’Diaz, Fred Guichard, Ivarh, Startijenn, etc. « Ce sont des artistes que je connaissais de près ou de loin et que je voulais soutenir. La musique bretonne est un petit milieu », plaisante Yann Pelliet.
Le gérant n’est d’ailleurs pas seul aux manettes du label. Erwan Le Gars est chargé de la diffusion sur scène des artistes. Cette année, l’équipe de Paker prod s’agrandit : « En mars, nous accueillerons Annabelle, notre première chargée de
production, pour gérer l’organisation des tournées, les contrats avec les artistes, mais aussi les dossiers de financements pour la création artistique ».
Car le label organise des tournées qui dépassent largement les frontières bretonnes. « On mise depuis longtemps sur l’international pour défendre la musique traditionnelle. Par exemple, Startijenn s’est produit sur scène aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, en Espagne ou encore en Australie ces dernières années ».
« Les bagadoù sont devenus des stars »
Si le label se maintient, c’est aussi parce que l’engouement pour la musique bretonne ne tarit pas. « On doit beaucoup à des artistes comme Alan Stivell ou les frères Molard qui, dès les années 1970, ont professionnalisé le milieu et porté cette musique sur la scène internationale », s’émeut Yann Pelliet.
Aujourd’hui, une nouvelle génération a pris la relève « avec du talent et un bagage musical fort », grâce à des formations en musique traditionnelles dans les écoles de musique ou des cursus professionnels comme la Kreiz Breizh Academi. « Le niveau de la musique bretonne n’a jamais été aussi élevé », assure le producteur.
« La musique bretonne s’est aussi démocratisée dans les esprits, on sent une vraie fierté dans la population. Il n’y a qu’à voir les bagadoù, qui sont devenus des stars, ou encore la multiplication des fest-noz ou festivals dans la région. » C’est d’ailleurs sur ces événements que repose la pérennité du milieu musical : « Les musiciens dépendent de la santé économique des festivals bretons. »
Plusieurs albums à venir
À raison de deux à trois albums produits par an, Paker prod continue sur sa lancée. Le 5 avril, grâce à un financement de la région Bretagne, le label sortira « Daou ribl ». C’est le quatrième disque du duo Le Bour-Bodros, formé par Timothée Le Bour au saxophone et Youen Bodros à l’accordéon diatonique, « un duo de musiciens du Trégor qui a réussi à faire son trou en Bretagne et au- delà, se félicite le producteur. Sur l’album, on pourra retrouver des invités de marque, comme la chanteuse Rozenn Talec ou Jérôme Kerihuel, percussionniste du groupe N’Diaz ».
En juin, le label publiera le livre- disque « Les chansons d’Orgueil », « un ouvrage de 13 poèmes de Pierre- Jakez Hélias chantés par Manu Lann Huel et mis en musique par Jacques Pellen, décédé en avril 2020 ». Cet été, tous les artistes produits par Paker prod seront sur les scènes des fest-noz et festivals de la région.