Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Le Hénan, en plusieurs siècles et quelques anecdotes…
On rembobine. En 2000, Michel Achard – alors le PDG et l’un des fondateurs de Wavecom – souhaite revenir s’installer en Bretagne. « Je ne cherchais pas spécialement un château mais un lieu avec une âme », confie- t- il. Après plusieurs visites, il tombe sur le château du Hénan. « Lorsque j’ai passé le moulin à marée (sur la route qui permet d’accéder au château), j’ai tout de suite su que ça serait ici », se rappelle ce Breton « pur beurre » né dans le nord Finistère. Classé aux Monuments historiques, le château du Hénan a été construit dans les années 1 440 sur les hauteurs de l’Aven. Mais son histoire pourrait remonter à plus loin encore : « On sait qu’un Robert du Heznant a vécu ici en 1 294. Le château est donc au moins du XIIIe siècle. D’ailleurs, les contreforts n’ont aucune justification dans la bâtisse actuelle. C’est forcément les vestiges d’une motte féodale plus ancienne », relate le féru d’histoire.
Pour en savoir plus, le couple est parti enquêter en Angleterre début mars : « Nous avons reçu une lettre d’une Anglaise nous expliquant qu’elle avait en sa possession des archives jusqu’ici perdues. Des documents que lui a légués son frère, ancien notaire », explique Nadia Alard, Des archives issues de la liquidation d’une société anglaise. Cette dernière avait acheté le château du Hénan dans les 90 avec l’ambition d’y aménager un luxueux complexe immobilier. « C’était un projet pharaonique, avec piscine, salle de cinéma… C’est hallucinant », rapporte le sexagénaire. La faillite de la société a mis un terme au projet. Le château sera ensuite abandonné quelques années avant d’être finalement revendu à une famille finistérienne. Mais dépassée par le montant des travaux pour sauver l’édifice, cette dernière l’avait rapidement remis en vente. C’est ici que commence l’histoire de Michel Alard.
Quelques anecdotes :
- Le château abrite des chauves-souris de cinq espèces dont plusieurs dont extrêmement rares.
- Les frises des cheminées ont été reconstituées à partir de fragments retrouvés sur les linteaux et sculptées ensuite selon les motifs de l’époque.
- Comme au Moyen Âge lorsque les tailleurs de pierre laissaient leur empreinte sur les bâtiments sur lesquels ils travaillaient, les compagnons du devoir ont laissé des marques de leur passage un peu partout dans le domaine. Dans l’une des chambres, il est par exemple possible d’y retrouver la tête de l’architecte.