Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Branle-bas de combat face à la pollution au port
L’ancien fileyeur qui a coulé mercredi à Loguivy- de-la-Mer, à Ploubazlanec, était toujours sur place hier. Avec le fioul et les hydrocarbures autour, le danger de pollution inquiète.
Les colmatages du charpentier de marine, vendredi, sur l’ancien navire de pêche Boucan d’enfer, en panne dans le port de Loguivy- de-la- Mer n’ont rien changé. Hier matin, les élus, propriétaires du bateau et sauveteurs de la SNSM ont découvert l’ancien fileyeur de 19 m, pourtant remis à flot la veille, sur son flanc.
Impossible de manoeuvrer, ni de récupérer les litres de fioul à l’intérieur des cuves scellées. Il en resterait entre 250 et 500 selon les propriétaires. La police portuaire table plutôt sur 1 000.
Des analyses à venir
Sur place, hier rmatin, les pompiers ont remis en place les barrages antipollution. Des résidus de graisse, peinture et huiles se déversaient encore dans le port, justifiant la prise, jeudi, d’un arrêté préfectoral interdisant « la pêche, la commercialisation et la mise à la consommation de coquillages et crustacés » de Ploubazlanec à Bréhat. La baignade est aussi interdite aux alentours. Mais quid des araignées, en viviers d’eau de mer quelques dizaines de mètres plus loin ? « Il y aura des analyses dans la zone », assurent les élus.
Hier après-midi, des plongeurs ont tenté de délester la charge du bateau de 135 tonnes en pompant l’eau à
l’intérieur. L’idée : faire tenir le bateau de 1978 à l’horizontale, pour vider la cuve de gasoil plus facilement.
Une agence d’assainissement est aussi intervenue en fin de journée pour pomper les hydrocarbures autour, après la décision du Département de délivrer une injonction de mise en sécurité à l’assurance. Les propriétaires du bateau ont, de leur côté, enlevé les objets flottants.
Vers une déconstruction ?
Demain, si tout se déroule bien, le reste des hydrocarbures à l’intérieur du navire sera pompé. Mais que faire ensuite du Boucan d’enfer ? Pour l’heure, rien n’a été arrêté. Les Affaires maritimes des Côtes- d’Armor sont en charge du dossier et une enquête est
toujours en cours.
Le bateau pourra-t-il être remorqué vers un port qui voudra bien l’accueillir pour lancer une réparation complète de l’embarcation ? Ou sera- t- il déconstruit sur place ? La seconde option semble, au fil du temps, la plus probable, vu l’état de l’embarcation.