Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Les Cahiers du Menéravivent les souvenirs
Le moment d’histoire. Le 3e numéro des Cahiers du Mené paraîtra en avril. Derrière cette revue, un groupe de 17 historiens amateurs bénévoles, passionnés par ce territoire, entre Loudéac et Lamballe.
Depuis 2022, le territoire du Mené, situé entre Loudéac et Lamballe, a sa propre revue historique, les Cahiers du Mené, portée par 17 bénévoles passionnés d’Histoire. Ensemble, ils publieront le troisième numéro au début du mois d’avril.
Un trait commun : l’engagement
« S’il y a un trait commun qui réunit les femmes et les hommes évoqués dans ce numéro, c’est l’engagement », résume Yvon Kerdavid, président de l’association de sauvegarde du patrimoine culturel du Mené (SPCM).
L’engagement des pompiers, illustré à travers le cas de la brigade centenaire de Plémet, ou encore celui des soeurs Castel, résistantes de Moncontour.
Deux dossiers sont consacrés aux commémorations des guerres 14-18 et 39- 45, avec un focus particulier sur la première semaine de la Libération, début août 1944.
Liesse et drames de la Libération
La Libération est survenue dans une grande confusion, avec l’arrivée des Américains et le retrait des troupes allemandes à quelques heures d’intervalles.
« À Merdrignac, on assiste à des
scènes de liesse le matin, avec le passage du convoi américain, illustre l’un des auteurs, Jean- Pascal Guillouët. Puis, quelques heures après, les troupes allemandes passent au même endroit pour rejoindre Lorient. »
Résultat des combats : 13 morts
français et 45 morts allemands. « C’est le premier bain de sang dans le département », observe Jean- Pascal Guillouët, qui a mené un travail de collectage des photos d’archives.
Les saisonniers de la betterave
Les Cahiers du Mené ravivent aussi la mémoire des anciens saisonniers de la betterave, un phénomène observé à partir des années 1940 et jusqu’en 1975. « Nous avons retrouvé une dizaine de ces anciens ouvriers agricoles qui partaient travailler dans le nord de la France. »
Des travaux pénibles, dans les usines de sucrerie ou dans les champs de betteraves. « Mais la pauvreté des paysans du Mené les poussait à aller chercher de l’argent à l’extérieur. »
« La plupart des premiers tracteurs ont d’ailleurs été payés grâce à cet argent- là », ajoute Michel Latouche, bénévole.
Sur place, les Bretons côtoient des saisonniers, immigrés eux aussi : Polonais, Italiens, Espagnols… Ainsi que des jeunes filles du nord de la France !
« Sur notre page Facebook, nous avons reçu le témoignage d’une dame originaire du Nord. Elle travaillait dans une sucrerie de Roye, où elle a rencontré un jeune homme de Gausson, qu’elle a épousé ! » Et cette union ne serait pas la seule : « Nous avons recensé trois autres mariages, des jeunes filles du Nord qui ont ensuite migré en Bretagne pour suivre leur époux. »
Face au succès rencontré par les deux précédentes revues, ce troisième numéro des Cahiers du Mené a été tiré à mille exemplaires. « Et le 4e numéro est déjà en préparation ! »
Points de vente : Super U de Merdrignac et de Plémet ; G20, à Plessala ; librairie L’Abri des Temps, à Moncontour ; La Grange aux Abeilles, au Gouray. Pour un envoi par la Poste, renseignements par mail (asspcm@gmail.com) ou sur la page Facebook de l’association.