Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
DIl reste encore demain, grand film féministe italien
Pour le phénomène. Le succès surprise du box- office italien débarque en salles. Un long-métrage qui aborde de manière singulière la lutte contre les violences conjugales.
Voici donc le film qui a terrassé Barbie et Oppenheimer au box- office italien l’an passé, en attirant plus de cinq millions de spectateurs en salles. Et surtout, personne ou presque ne l’avait vu venir.
Le générique. Il s’agit du premier long-métrage écrit, réalisé et interprété par Paola Cortellesi, qui jusque-là était une sorte de Florence Foresti locale. Connue et aimée comme présentatrice télé et humoriste, elle s’est donc essayée avec bonheur à un registre dramatique, en racontant cette histoire inspirée des anecdotes vécues par ses grands- mères et transmises depuis de génération en génération. Dans un pays où jusqu’au début des années 1980, un mari pouvait tuer sa femme adultère sans aller en prison, Il reste encore demain a fait l’effet d’une petite bombe.
L’histoire. Nous sommes dans la seconde moitié des années 1940. Mariée à un homme autoritaire et violent et mère de trois enfants, Delia vit à Rome. L’arrivée d’une lettre mystérieuse va bouleverser son existence et la pousser à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur.
La durée. 1 h 30.
Le genre. Comédie.
On aime…
Le mélange des genres réussi entre mélo et humour : Paola Cortellesi a choisi la comédie et plus précisément l’absurde pour dénoncer l’emprise patriarcale d’hier qui résonne évidemment avec celle d’aujourd’hui. Manié avec une dextérité jamais prise en défaut, cet humour
spécifique nourrit un récit qui sort des sentiers battus, à mille lieues d’une variation scolaire sur son sujet. Jusqu’à une dernière ligne droite riche en surprises.
On aime moins…
Une forme aux allures de romanphoto. Le parti pris d’un noir et blanc
extrêmement léché donne à l’hommage qu’entend ici rendre Paola Cortellesi au cinéma néo- réaliste italien un côté trop appuyé, qui peut parfois amoindrir la puissance de son récit.