Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
À Guingamp, c’est déjà le printemps !
Efficaces et rapidement devant au score, les hommes de Stéphane Dumont enchaînent un deuxième succès pour la première fois de la saison. Au meilleur moment.
C’était devenu un petit gimmick, comme un disque rayé. Avant les matches. Après les matches. Usant pour tous, des supporters à l’entraîneur. En 28 journées de championnat, jamais En Avant n’avait gagné deux rencontres d’affilée. Autant dire que la question de savoir pourquoi cette équipe souvent cohérente n’avançait pas plus vite au classement avait sa réponse évidente. Terminé ! Et pour pas mal de monde dont Stéphane Dumont, « ça fait du bien, oui… »
Il ne s’en est d’ailleurs pas fallu de grand- chose pour que cette soirée soit parfaite. Jusqu’à 20 h et des poussières, Guingamp était même dans le top 5 (synonyme de barrages) de la Ligue 2. Jusqu’à ce qu’à 750 bornes du Roudourou, Rodez ne prenne les devants face à Grenoble (3-1). Anecdotique. « On passe la trêve là où on voulait qu’on soit. On va bien se reposer et se préparer. Car ça n’a pas été facile. »
Et si Guingamp avait mangé son pain noir ?
Face à Valenciennes, dernier de la classe en pleine rébellion, mais demifinaliste de la Coupe de France et capable de gratter des points contre Auxerre et Angers, En Avant était prévenu : attention, bus à double- étage difficile à manoeuvrer. Mais la défense à cinq et le désir de solidité des Nordistes a explosé rapidement. Après vingt- deux minutes de jeu, les Bretons menaient déjà 2- 0. Deux centres (Louiserre et Picard), deux buteurs
différents (Lemonnier et Merghem) pour un score logique. Ahmed Kantari, entraîneur d’un Valenciennes déjà presque relégué : « Un match sans pour nous. Deux buts sur les deux premiers tirs cadrés de Guingamp. Ils méritent leur victoire. C’est une très bonne équipe de Ligue 2, ils vont là où ça fait mal au moment où il faut. Ils ont été nettement meilleurs que nous. Du pragmatisme, jeu direct, deuxième ballon… »
Même si Guingamp n’a pas réalisé
son match le plus abouti de la saison, et s’est même fait une ou deux frayeurs, dont un poteau (37’) et de gros ratés valenciennois en toute fin de match, jamais l’impression d’un scénario contraire n’a flotté dans l’air. « Je nous ai trouvés par moments avec des passages de fébrilité, comme si l’enjeu l’emportait sur tout le reste. Mais on a su être solides, efficaces, avec de la maturité », précisait Dumont. Le troisième but, sur une nouvelle action d’école rapide
conclue par un Amine El Ouazzani retrouvé - et qui atteint la barre des dix réalisations -, a aussi éteint tôt le suspense (3- 0, 64’).
Guingamp a donc enfin enchaîné. Souvent frustrée, cette équipe a connu un triptyque heureux avec sept points pris. Surtout, une impression de déclic à l’aube d’un printemps qui peut s’annoncer excitant. Et si Guingamp avait mangé son pain noir ?