Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Satriano : « Je sais de quoi je suis capable »

Malgré un compteur de but toujours bloqué à une unité cette saison en Ligue 1, l’attaquant uruguayen (23 ans) se veut positif. Aidé par un travail mental et une palette plus variée dans le jeu.

- Alexis CZAJA (avec David GUÉZENNEC.)

La scène en fin de match au stade Bollaert, le week- end dernier, résume la saison de frustratio­ns vécue par Martin Satriano. Les mains sur les hanches, short relevé et yeux fixés vers le ciel, l’attaquant du Stade Brestois semblait se demander ce qu’il pouvait bien avoir fait aux dieux du football pour être aussi maudit devant le but cette saison.

L’internatio­nal uruguayen (1 sélection) venait de manquer par deux fois le but de l’égalisatio­n face à Lens pour une question de centimètre­s, sur des actions où il avait pourtant tout bien fait en amont. Ce qui faisait dire à son entraîneur Éric Roy que son avant- centre était « malchanceu­x, pas récompensé de ses efforts et de sa bonne entrée ».

« J’ai travaillé avec un coach mental »

C’est une constante ces derniers mois. Satriano vit un deuxième passage contrasté sous le maillot finistérie­n. Alors qu’il avait inscrit quatre buts en quinze matches lors de son premier prêt en 2022 et conquis le public brestois, le joueur sous contrat à l’Inter Milan ne compte qu’une seule réalisatio­n en championna­t depuis le début de la saison, et elle remonte à il y a 161 jours face à Toulouse (1-1,

le 8 octobre). Voilà pour le maigre bilan comptable.

De quoi plomber la confiance du natif de Montevideo ? Plus maintenant. « Avant, ça m’aurait affecté, reconnaît-il. Mais j’ai travaillé avec un coach mental pour faire en sorte que ça ne me perturbe plus. Je vais bien, j’ai encore beaucoup confiance en moi. Je sais quel joueur je suis et de quoi je suis capable. »

L’avant- centre de 23 ans a appris à

prendre du recul sur les périodes de disette. Conscient que telle est la vie d’un buteur. « Je n’ai que trois ou quatre ans de carrière derrière moi. J’apprends encore à me connaître, assure- t- il. Ne pas marquer, cela m’arrivera aussi plus tard. Je pense que cela permet de gagner en expérience, donc il ne faut pas abandonner, comme je le fais en ce moment. Je continue à travailler et à chaque match que je termine sans marquer, je pense au prochain. »

Surtout, l’attaquant a su se rendre utile au- delà de son rôle de finisseur. Sa générosité dans l’effort est appréciée des supporters et du staff, comme son implicatio­n dans le jeu de l’équipe, récompensé­e par trois passes décisives, le plus haut total de sa carrière. « Je pense que je suis en train de faire une bonne saison, plaide ainsi Satriano. Je pense que j’aide beaucoup l’équipe par mon travail. Je ne touche pas forcément énormément de ballons, je ne marque pas beaucoup de buts, mais je participe à ceux des autres. C’est aussi important que de marquer. Et au final, l’important est de gagner. »

Personne ne pourra lui reprocher le contraire. Avec des buteurs qui marquent peu, Brest est toujours 2e à neuf journées de la fin du championna­t, plus que jamais en course pour décrocher une première participat­ion à une Coupe d’Europe. La perspectiv­e pourrait- elle faire rester Satriano dans le Finistère la saison prochaine ? « Mon avenir ne dépend pas de moi. J’adore être ici. Mais pour l’instant, mon futur c’est (ce) dimanche contre Lille. »

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| PHOTO : GUILLAUME SALIGOT, OUEST-FRANCE Martin Satriano a inscrit trois buts cette saison, un en Ligue 1 et deux en Coupe de France.

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