Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Philipsen monumental, Pogacar mal épaulé ?

Milan-San Remo. Le Belge (Alpecin-Deceunick) a triomphé via Roma, devant Michael Matthews (Jayco-AlUla) et Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), à qui il a sans doute manqué un équipier.

- Arthur PINEAU.

Tout le monde l’attendait. Elle a eu lieu, à l’endroit où elle était prévue. La banderille de Tadej Pogacar dans le Poggio n’a surpris personne, ou presque. À quelque 6,5 kilomètres de l’arrivée, le Slovène a lancé son attaque, emmenant du monde dans son sillage. Pas suffisant pour créer la différence. Quand il a tenté à nouveau à la bascule, il a un peu plus surpris, mais a vu Mathieu van der Poel revenir. Le champion du monde d’Alpecin- Deceuninck n’a pas pris son relais, faisant la course d’équipe pour favoriser le succès de Jasper Philipsen. Et cela a payé, puisque le Belge a remporté son premier Monument.

Le plan fut presque parfait pour Pogacar, troisième. Presque. S’il avait l’air costaud, une nouvelle fois, il n’a pas su faire la différence. Petit retour en arrière. Il reste 52 kilomètres. Le peloton est dans le capo Mele, et c’est Domen Novak qui est le premier fusible de la formation UAE Team Emirates. Une première accélérati­on suivie de… Pas grand- chose.

Hirschi et Ulissi absents des débats

Isaac Del Toro, cadet du peloton du jour, a pris son relais, mais les coureurs d’UAE Team Emirates qui étaient attendus n’ont que très peu

mis le nez à la fenêtre. Un peu plus loin, à 26,5 kilomètres du but, c’est Alessandro Covi qui a accéléré dans la Cipressa. De quoi étirer encore un peu le groupe de coureurs toujours présents pour la gagne. Puis c’est dans le Poggio, où la décision se fait traditionn­ellement, que Tim Wellens a embrayé, pour 1,5 kilomètre à vive allure, afin de lancer son leader. « Tout le monde s’attendait à ce qu’on a fait », a lâché le Slovène après coup.

Suffisant pour certains, mais il est possible de s’interroger sur cette stratégie. Car quatre coureurs ont pointé le bout de leur nez pour durcir la course. Et cela n’a pas été assez costaud, si l’on en croit les gestes de Pogacar pour demander de durcir encore un peu plus dans la Cipressa. Présents au départ, Marc Hirschi et Diego Ulissi n’ont que très peu pesé. Et leur absence dans le Poggio a, sans doute, été préjudicia­ble pour leur leader, qui n’a pu compter que sur Tim Wellens pour mener un train d’enfer dans l’ultime ascension du jour.

Difficile de refaire la course, mais deux hommes de plus auraient pu aider le Slovène à coup sûr. Avec un statut d’hyper favori, Tadej Pogacar était attendu, et l’équipe UAE Team Emirates avait annoncé la couleur, voulant durcir la course assez tôt. Problème, il y avait trop de monde sur le porte-bagages pour le double vainqueur du Tour de France. Et il faut admettre qu’au vu de ses attaques dans le Poggio, c’était la roue à prendre. « J’avais de super jambes aujourd’hui, a- t-il convenu. Je dois remercier mon équipe, ils ont fait un travail remarquabl­e. » Sincère ou alors une belle formule ? De l’extérieur, il y a l’impression qu’il y avait mieux à faire. Car ce Monument, le coureur de 25 ans l’avait dans les pattes, comme attendu.

Classement : 1. Philipsen (Bel, Alpecin- Deceuninck) en 6 h 14'44'' ; 2. Matthews (Aus, Jayco-AlUla) ; 3. Pogacar (Slo, UAE Team Emirates) ; 4. Pedersen (Dan, Lidl-Trek) ; 5. Bettiol (Ita, EF Education – EasyPost) ; 6. Mohoric (Slo, Bahrain-Victorious) ; 7. Van Gils (Bel, Lotto- Dstny) ; 8. Stuyven (Bel, Lidl-Trek) ; 9. Alaphilipp­e (Soudal Quick- Step) ; 10. Van der Poel (P-B, Alpecin-Deceuninck) t.m.t.

 ?? | PHOTO : MARCO BERTORELLO, AFP ?? Tadej Pogacar (à gauche) a pris la troisième place de Milan-San Remo, derrière Jasper Philipsen (à droite) et Michael Matthews.
| PHOTO : MARCO BERTORELLO, AFP Tadej Pogacar (à gauche) a pris la troisième place de Milan-San Remo, derrière Jasper Philipsen (à droite) et Michael Matthews.

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