Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
L’Irlande conserve sa couronne, l’Italie rayonne
Après sa victoire contre l’Écosse (17-13), l’Irlande garde son titre. De son côté, l’Italie réalise son meilleur Tournoi depuis son intégration en 2000, grâce à son succès à Cardiff (24-21).
Le XV du Trèfle a fêté la Saint-Patrick avec un jour d’avance, porté par l’incroyable énergie venue de ses avants et des travées, surchauffées par la perspective du doublé, réalisé pour la dernière fois en 2017 par l’Angleterre, la seule équipe à l’avoir battu cette année.
Hier, les Irlandais ont remis de l’ordre dans la maison, une semaine après une défaite (23-22) à Twickenham qui, en empêchant un double Grand Chelem historique dans le 6 Nations, aurait pu faire dérailler la belle mécanique mise en place par Andy Farrell. Le sélectionneur a su remobiliser ses troupes une deuxième fois, cinq mois après l’élimination en quart de finale du Mondial face à la Nouvelle-Zélande (22-24), avec un groupe légèrement retouché.
Peter O’Mahony a repris le flambeau laissé par l’emblématique et historique capitaine Johnny Sexton, entouré par d’autres hommes forts : le gratte-ballon Joe McCarthy, le bulldozer Bundee Aki, le demi de mêlée Jamison Gibson-Park, les ailiers flamboyants Calvin Nash et James Lowe, ou encore le talonneur scoreur Dan Sheehan.
Samedi, l’ultime combat contre l’Écosse a livré toutes ses promesses, avec un scénario serré (7- 6 à la mi- temps), tendu et accroché jusqu’au bout. Les visiteurs ont tenté de ralentir du mieux possible les envolées irlandaises et ils l’ont fait avec une défense remarquable, vigilante et
résistante sans être souvent prise à défaut.
Sa seule faute avant la pause, cependant, lui a été fatale : une touche trop longue récupérée en bout d’alignement par Dan Sheehan, laissé trop seul au moment d’inscrire son cinquième essai en cinq matches (13’, 5- 0). En deuxième mi-temps, le pilier Andrew Porter inscrivait le deuxième essai des siens (65’, 17- 6). L’Écosse revenait en fin de partie (78’,
17-13) grâce à Huw Jones transformé par Finn Russell face aux perches. Puis, Dublin a explosé de joie au coup de sifflet final.
L’Italie finit en beauté
À Cardiff, les Italiens ont dominé le pays de Galles (24-21), qui termine avec la cuillère de bois. Abonnés à la dernière place du Tournoi, les Transalpins, finissent cette édition 2024 avec leur meilleur bilan (deux victoires, un nul), depuis leur intégration, en 2000.
Sous la direction de son nouveau sélectionneur Gonzalo Quesada, la Nazionale qui avait terminé dernière des huit précédentes éditions, a retrouvé de l’allant.
Elle a notamment mis fin à deux longues séries en battant l’Écosse (31-29) à Rome : elle n’avait plus gagné de match du Tournoi depuis deux ans (mars 2022) et ne s’était plus imposée à domicile depuis onze ans (mars 2013).
« Au- delà de notre bilan, c’est effectivement une petite victoire pour nous tous de sentir que notre légitimité à participer au Tournoi est moins remise en cause », reconnaît Gonzalo Quesada. « Je n’ai rien contre les gens qui pensent ça, parce que les faits étaient là : on n’avait pas gagné depuis longtemps chez nous. Mais je pense qu’on a prouvé qu’on avait totalement notre place dans le Tournoi », relève le demi d’ouverture Paolo Garbisi, héros malheureux du nul contre la France (13-13) qui a manqué la pénalité de la victoire à la dernière minute.