Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Face à la montée du RN, le MoDem croit en sa force

Alors que Jordan Bardella caracole en tête des sondages, le parti centriste refuse toute panique. Réuni en congrès à Blois, il croit en « la lucidité des Français sur l’importance de l’Europe ».

- Yves-Marie ROBIN.

À soixante- dix- sept jours du scrutin européen du dimanche 9 juin, y a-t-il le feu au lac au sein de la majorité présidenti­elle (Renaissanc­e, MoDem Horizons), au moment où grandit l’écart entre Jordan Bardella (Rassemblem­ent national) et Valérie Hayer (Renaissanc­e) dans les différente­s enquêtes d’opinion ? Lors d’un dîner partagé mercredi avec sa garde rapprochée à l’Élysée, Emmanuel Macron a sonné le rappel des troupes… Alors, début de panique à bord ?

Bannir « le défaitisme »

Au congrès national du MoDem, qui réunit depuis samedi un millier d’adhérents à Blois (Loir- et- Cher) et où François Bayrou a été réélu président, les élections européenne­s sont, évidemment, omniprésen­tes dans les débats… mais toujours dans la sérénité. « Nous avons une tête de liste solide et compétente, pas d’inquiétude donc, souligne ce cadre breton du parti centriste. Les Français ne sont pas encore entrés dans la campagne. Cela va s’accélérer après les vacances de Pâques. »

Un sang- froid auquel souscrit l’eurodéputé­e Marie-Pierre Vedrenne

(Ille- et-Vilaine). Pour celle qui partage le quotidien de Valérie Hayer au sein du groupe Renew à Bruxelles et à Strasbourg, « les choses se mettent en place. Notre programme et nos propositio­ns sont en cours d’écriture, à la lumière de notre bilan au Par

lement européen. » Faire savoir le travail réalisé par les eurodéputé­s français du camp présidenti­el, un mot d’ordre précisémen­t donné par le chef de l’État… « Notre principal ennemi, c’est la résignatio­n et le défaitisme », martèle, de son côté,

François Bayrou.

Le président du MoDem, reconduit à la tête de son parti avec 88 % des suffrages – « soit 1 % de plus que Vladimir Poutine en Russie », note-til avec sarcasme – rejette également toute idée de panique « parce qu’elle est paralysant­e ». Lui se veut pragmatiqu­e. Avec la guerre en Ukraine et les menaces russes, « l’Union européenne vit, en ce moment, le pire moment de son existence depuis la fin de la Seconde Guerre. Les Français doivent le comprendre et savoir qu’il n’y a aucun crédit à accorder à Jordan Bardella et à son parti qui a toujours été un prophète de malheurs. »

Même si quelques parlementa­ires et militants de la majorité en doutent, « Valérie Hayer a de l’énergie, certifie la ministre Sarah El Haïry. Il faut mettre le RN face à ses contradict­ions. » Le Premier ministre ne dit pas autre chose. Convié à conclure la première journée du congrès, Gabriel Attal en appelle « à l’engagement du MoDem pour ces européenne­s. Ce qui se joue le 9 juin, c’est notre avenir. L’Europe nous protège, nous devons la protéger. Nous allons nous battre et nous aurons l’Europe victorieus­e », en est-il convaincu.

 ?? | PHOTO : SÉBASTIEN SALOM-GOMIS, AFP ?? François Bayrou (à gauche) et Gabriel Attal à Blois, hier.
| PHOTO : SÉBASTIEN SALOM-GOMIS, AFP François Bayrou (à gauche) et Gabriel Attal à Blois, hier.

Newspapers in French

Newspapers from France