Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

François-Xavier Bellamy, candidat de « la vraie droite »

Les Républicai­ns entrent en campagne pour les européenne­s. Objectif : reconquéri­r leur place entre Renaissanc­e et Rassemblem­ent national.

- Stéphane VERNAY.

Le code couleur ? Bleu, blanc, rouge, décliné à l’envi. Ce samedi, Les Docks de Paris (à Aubervilli­ers, en Seine- Saint- Denis) sont pleins, des jeunes porteurs de tee-shirts La France qui gagne avec Bellamy font la claque, c’est Éric Ciotti qui chauffe la salle… À son commandeme­nt, Gérard Larcher ou Laurent Wauquiez sont chaleureus­ement acclamés, quand Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen, le Rassemblem­ent national ou « tous ceux qui se sont égarés avec la Macronie » sont copieuseme­nt hués.

« Le macronisme est fini »

Le chef de l’État, accusé de faire preuve d’un « aventurism­e irresponsa­ble » sur l’Ukraine, est particuliè­rement soigné. « On ne s’improvise pas chef de guerre avec des gants de boxe », raille Éric Ciotti, pour qui « le macronisme est déjà fini ». Le thème fait mouche. « Que restera-t-il de la présidence de Monsieur Macron ? » demande le patron des LR. « Rien ! » s’époumone la foule. « N’égarez pas votre vote vers le RN. L’unique alternativ­e au déclin, c’est nous ! Nous sommes les seuls à droite dans cette campagne. »

Le ton est donné. Pour les européenne­s, Les Républicai­ns ont choisi de se présenter comme « la vraie droite ». La seule capable de « ranimer la flamme de la France » en Europe. Et ils tapent à la fois sur la majorité présidenti­elle et le RN pour le démontrer.

À son tour, François-Xavier Bellamy le fait en appuyant là où ça fait mal.

Les 20 milliards d’euros « oubliés » dans le déficit de l’État. Le service public « qui prend l’eau », les hôpitaux et l’école à la peine, « l’insécurité qui grimpe » et « les trains qui n’arrivent plus, les gens qui n’y arrivent plus, [pris] entre des impôts qui explosent et des dépenses qui s’affolent ».

La formule plaît. Elle décrit une « situation désastreus­e », créée par des ministres « dont on nous dit qu’ils viennent de la droite ». Bruno Le Maire, « qui a fait un nouveau livre ». Gérald Darmanin, « qui tweete chaque jour ». Amélie Oudéa- Castéra, « qui chante Djadja » (en référence au morceau d’Aya Nakamura). On rit du premier au dernier rang.

Le Rassemblem­ent national en prend tout autant pour son grade. « Il a gagné en 2019, il a gagné en 2014, rappelle François-Xavier Bellamy. Et qu’est- ce que ça a changé pour la France ? Pour vous ? Ses élus n’auront pas, en dix ans, déplacé une seule virgule dans un seul texte européen. » Pas faux.

Le candidat, qui fait lever la salle comme un seul homme en évoquant le gendarme Arnaud Beltrame décédé en 2018, promet « une Europe de la liberté, de la prospérité retrouvée, [qui] assume ses racines » s’il gagne le 9 juin. Il défendra les agriculteu­rs, les frontières contre l’immigratio­n, et arrêtera « la machine à faire des normes » en proposant d’interdire toute loi qui ferait « baisser la production en Europe ».

Ça plaît aux militants présents. Mais au- delà ? « Qui ose gagne ! » clame François-Xavier Bellamy.

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| PHOTO : DIMITAR DILKOFF, AFP Francois-Xavier Bellamy (premier en partant de la gauche) entonne la Marseillai­se aux côtés de leaders des LR, lors de son meeting pour les européenne­s.

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