Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Sainte- Soline : une enquête toujours en cours

Un an après la violente manifestat­ion, les anti-bassines se mobilisent. Des plaintes visant le ministre de l’Intérieur vont être déposées. Sur le rôle des gendarmes, l’enquête se poursuit.

- Alan LE BLOA.

Un an après la violente manifestat­ion de Sainte-Soline, le collectif Bassines non merci !, les Soulèvemen­ts de la Terre et la Confédérat­ion paysanne étaient à nouveau mobilisés, hier, sur place, dans les Deux-Sèvres. Des rassemblem­ents « commémor’actifs » doivent aussi se tenir dans toute la France, devant les gendarmeri­es et les préfecture­s, jusqu’à lundi. Pour rappel, le 25 mars 2023, plusieurs milliers de manifestan­ts avaient cheminé en direction de la réserve d’eau en constructi­on, protégée par un important dispositif de sécurité. La manifestat­ion s’était soldée par une cascade de violences et un lourd bilan humain de part et d’autre : une cinquantai­ne de blessés.

Une collecte de plaintes contre Gérald Darmanin

Julien Le Guet, porte-parole historique du collectif Bassines non merci !, condamné le 17 janvier dernier à un an de prison avec sursis (il a fait appel), a

annoncé vendredi l’ouverture d’une « collecte de plaintes » visant Gérald Darmanin. Ce dimanche, une « saisine collective de la Cour de justice de la République pour faux témoignage » doit être présentée, le collectif accusant le ministre de l’Intérieur « d’avoir menti à plusieurs reprises » sur le déroulé de la manifestat­ion. Les observateu­rs de la Ligue des droits de l’homme (LDH) avaient dénoncé un « usage disproport­ionné » des armes par les forces de l’ordre. Ainsi qu’une entrave au déploiemen­t des secours.

Dans un rapport remis le 7 novembre dernier, une commission d’enquête parlementa­ire avait conclu, pour sa

part, à la « responsabi­lité écrasante des trois mouvements organisate­urs, dans le déferlemen­t des violences constaté », malgré l’interdicti­on préfectora­le.

Poursuite des investigat­ions

Le parquet de Rennes, saisi du dossier pour ses compétence­s dans les affaires militaires, a mis, de son côté, sur le dossier les enquêteurs de l’Inspection générale de la gendarmeri­e nationale (IGGN). Les investigat­ions sont menées pour des faits de « violences par dépositair­e de l’autorité publique suivie d’une ITT supérieure ou égale à huit jours » et de « non-assistance à

personne en danger » au sujet de « quatre victimes gravement atteintes » pour lesquelles des plaintes ont été déposées.

Selon le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc, « à ce jour, un peu plus d’une centaine de témoins a été entendue sur tout le territoire national ». Le parquet s’est fixé la limite du premier semestre 2024 ou l’été pour « finaliser l’analyse juridique des faits » et décider de l’orientatio­n à donner à l’enquête. De leur côté, les manifestan­ts annoncent une nouvelle mobilisati­on, fin juillet dans le Poitou, juste avant les Jeux olympiques de Paris.

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| PHOTO : THIBAUD MORITZ, AFP Environ 200 manifestan­ts se sont retrouvés, hier à Melle (Deux-Sèvres), un an après la violente manifestat­ion contre les mégabassin­es.

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