Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Brittany Ferries sur le chemin de la décarbonation
Le baptême du « Santoña », le dernier navire mis en service par Brittany Ferries, s’est déroulé hier à Brest. Ce navire fonctionne au gaz naturel liquéfié, carburant plus vertueux sur le plan écologique.
Dans le salon lounge situé à l’avant du navire de 214,5 m de long, une statue représentant une des Ménines peintes par Diego Vélasquez accueille les passagers en quête d’un snack. Les photos accrochées aux murs rappellent l’Espagne. Ici, un éventail, là une robe de style flamenco.
Les coursives desservant les 341 cabines sont quant à elles tapissées d’images montrant le patrimoine culturel et naturel de la ville de Santoña qui a donné son nom au dernier-né de la flotte de la compagnie bretonne Brittany Ferries.
Construit en Chine
Après la double bénédiction du Galicia et du Salamanca, ses deux sister
ships, en février 2023, à Cherbourgen- Cotentin (Manche), le Santoña a été baptisé, hier, à Brest (Finistère), par Marie- Hélène Roué, la femme de Jean- Marc Roué, président du conseil de surveillance de la compagnie basée à Roscoff (Finistère).
« Ces trois navires sont une clef pour le futur de Brittany Ferries », a souligné Jean-Marc Roué. Le Santoña est ainsi « le parfait symbole de la transition énergétique que nous avons voulu impulser depuis 2016 ». Commandé en mars 2019, il a été construit par le chantier naval de Weihai, en Chine.
Mis en service le 1er mars 2023, sous pavillon français, le navire opère sur des lignes longue distance (Espagne, Irlande, Royaume- Uni) et peut
accueillir 1 015 passagers. Il est équipé d’une propulsion au gaz naturel liquéfié (GNL), « la meilleure solution industriellement parlant », selon Jean- Marc Roué. « Aujourd’hui, le e-méthanol est trop rare pour être un choix stratégique. Et l’hydrogène vert reste à l’état de projet industriel. »
S’il reconnaît que le GNL reste une énergie fossile, le président met en avant ses avantages environnementaux : « Il n’y a plus d’émissions de particules fines et d’oxyde de soufre, les émissions d’oxydes d’azote sont réduites de 80 %, et celles de CO2 de 17 %. »
Frédéric Pouget, directeur de pôle armement, opérations maritimes et portuaires, au sein de Brittany Ferries, abonde : « Nous sommes sur le chemin de la décarbonation complète. Le GNL est la première étape, et nous franchirons la deuxième avec le lancement du Saint- Malo et du Guillaume de Normandie, qui utiliseront à la fois le GNL et des batteries électriques. »
Actuellement loué à l’armateur suédois Stena, le Santoña devrait être racheté par la compagnie maritime bretonne en 2027. « Au total, l’investissement sera de 145 millions d’euros », explique Christophe Mathieu, le président du directoire de Brittany Ferries, dont le chiffre d’affaires a atteint 484,7 millions d’euros, en 2023.