Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Au Yunnan, à la rencontre de minorités chinoises
La région la plus septentrionale de la Chine séduit autant par sa mosaïque culturelle que par son kaléidoscope de paysages. Depuis le Covid, les touristes étrangers s’y font rares.
Les rizières en terrasse
Dans la province du Yunnan, dans le sud- ouest de la Chine, le village de Duoyishu surplombe un entrelacs de rizières à flanc de montagnes, où les champs bordés de murets en terre forment un damier photogénique. Ce paysage, unique en Asie par sa dimension, est classé depuis 2013 au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le matin, dans les ruelles qui serpentent entre les maisons « champignons » coiffées d’un toit de chaume, des paysans emmènent leurs zébus aux rizières, tandis que les femmes portent des paniers lourdement chargés de pierres, pour des travaux de terrassement.
Dans cette région, les femmes portent encore les costumes traditionnels. Les paysannes Hani d’une bourgade voisine, habillées en bleu et noir, se mêlent aux marchandes Xi, en tenues brodées aux couleurs éclatantes.
Les splendeurs de Jianshui
À deux heures de route des rizières, Jianshui, la plus belle ville du sud du Yunnan, abrite les quarante cours intérieures du jardin de la famille Zhu. Ces riches commerçants refusèrent que la ligne de chemin de fer, construite au début du XXe siècle par la France pour relier la région au Vietnam (plus de 800 km !) , passe
par leur ville. Sans doute par peur que Paris mette la main sur leurs mines d’étain… Ils construisirent donc leur propre ligne en 1912… beaucoup plus étroite (60 cm).
Sur la route de retour vers Kunming, une promenade dans le dédale de la « forêt de pierres de Shilin », classée par l’Unesco, permet de découvrir ses pitons rocheux karstiques, qui se dressent à plus de 30 m de hauteur.
La vieille ville de Lijiang
Dans la ville de Lijiang, à 2 400 m d’altitude, on est ici en pays Naxi.
Cette minorité dotée d’une riche culture s’illustre dans la danse, la musique, son écriture pictogramme et ses chamans. Entourée de montagnes, Lijiang était une étape sur l’ancienne route des chevaux de thé, qui reliait le Tibet à l’Asie du Sud-Est. Classée par l’Unesco, la vaste vieille ville offre un labyrinthe de ruelles pavées, longées par des petits canaux et bordées de maisons en bois à étage.
Sommets et glacier
Depuis Lijiang, on aperçoit le sommet de la montagne du Dragon de Jade (5 596 m). En prenant le téléphérique « le plus élevé au monde », on emprunte à petits pas des escaliers qui mènent à une plateforme à 4 800 m d’altitude, qui surplombe le glacier le plus septentrional de l’hémisphère nord. Les touristes chinois se bousculent pour un selfie, sur fond de musique classique déversée par des haut-parleurs…
Des villages perchés
À la découverte de Baoshan et d’autres villages traditionnels à flanc de montagne, le chemin surplombe des à-pics impressionnants, notamment lorsqu’on descend dans les gorges du Saut du Tigre, un canyon de 16 km également classé par l’Unesco, formé par le Yangtse, le plus long fleuve chinois.