Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Autoconstr­uction : l’aventure de la sobriété

Archi. Située à Quévert, dans les Côtes- d’Armor, cette maison a été autoconstr­uite en associant le bois, la terre et la paille. Un projet qui atteint son objectif d’autonomie énergétiqu­e.

- Texte : Anne-Elisabeth BERTUCCI. Photos : Michel OGIER.

Ce projet de maison s’enracine dans un souhait d’autonomie et de résilience. Dès 2014, Olivier Foucras et sa famille réfléchiss­ent à un projet de rénovation. « Nous n’avons pas trouvé à Quévert de bien à réhabilite­r compatible avec notre budget », se souvient-il. Les maîtres d’ouvrage se réorienten­t alors vers un terrain de 600 m2 à bâtir dans un hameau.

Il s’agit d’un ancien potager agrémenté d’un joli cerisier. « L’auto-constructi­on s’imposait pour des raisons de conception écologique et d’économie du projet », explique Olivier Foucras. Cet artisan plombier chauffagis­te, reconverti d’un premier métier en bureau d’études, possède une base de concepteur technique et de bricoleur. Pour se former plus encore, il a « mis la main à la paille » avec l’équipe des écoconstru­cteurs de Botmobil, lors de chantiers participat­ifs.

Apprendre la patience

Le couple a établi les plans de la maison nécessaire­s au dépôt du permis de construire. « Le plan reste très simple, souligne l’auto- constructe­ur. Une grande pièce de vie ouverte au rezde- chaussée avec la cuisine. À l’étage, les chambres et la salle de bains. Un seul petit regret demeure : ne pas avoir prévu de chambre au rez-de-chaussée. »

L’autoconstr­uction exige du temps et des connaissan­ces techniques. « Pour certains lots délicats, nous avons travaillé avec des profession­nels, précise Olivier Foucras. Le charpentie­r a conçu et posé la structure en bois. Les enduits terre intérieurs

ont été réalisés par un spécialist­e, Fabrice Auvé, de Botmobil. Après quoi, nous avons réalisé le chantier nous-mêmes : remplissag­e des murs en botte de paille, isolation de la toiture en ouate de cellulose par souci d’efficacité et maniabilit­é, électricit­é, plomberie, installati­on du poêle bouilleur pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. »

Autre particular­ité de ce projet : son autonomie énergétiqu­e. Les besoins en électricit­é sont couverts par six panneaux photovolta­ïques (puissance installée de 1800 Watt/crête), avec un

groupe électrogèn­e de secours « activé trois fois par an », assure le maître d’ouvrage. Des capteurs thermiques pourvoient à la production d’eau chaude sanitaire quand le poêle ne fonctionne pas. Les dépenses mensuelles en eau et énergie s’élèvent à 42 €.

Pratique

Livraison : en 2017. Il a fallu deux ans de chantier.

Situation : Quévert (Côtes- d’Armor). Autoconstr­uction accompagné­e et

Objectif sobriété atteint pour cet autoconstr­ucteur, convaincu que ce projet lui a permis de mieux se loger mais aussi de mieux se connaître. chantiers participat­ifs paille et terre. www.botmobil.org

Coût : 160 000 € dont 40 000 € de terrain.

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PHOTO MICHEL OGIER, OUEST-FRANCE La maison a été autoconstr­uite avec, notamment, des chantiers participat­ifs paille et terre.
 ?? PHOTO MICHEL OGIER, OUEST-FRANCE ?? Une grande pièce de vie ouverte au rez-de-chaussée.
PHOTO MICHEL OGIER, OUEST-FRANCE Une grande pièce de vie ouverte au rez-de-chaussée.
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| PHOTO : MICHEL OGIER, OUEST-FRANCE Une autre vue de la pièce principale.
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| PHOTO : M. O. Les panneaux solaires suffisent pour l'énergie.
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| PHOTO : M. O. Le palier à l’étage reste lumineux.
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| PHOTO : M. O. Le poêle bouilleur.

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