Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Autoconstruction : l’aventure de la sobriété
Archi. Située à Quévert, dans les Côtes- d’Armor, cette maison a été autoconstruite en associant le bois, la terre et la paille. Un projet qui atteint son objectif d’autonomie énergétique.
Ce projet de maison s’enracine dans un souhait d’autonomie et de résilience. Dès 2014, Olivier Foucras et sa famille réfléchissent à un projet de rénovation. « Nous n’avons pas trouvé à Quévert de bien à réhabiliter compatible avec notre budget », se souvient-il. Les maîtres d’ouvrage se réorientent alors vers un terrain de 600 m2 à bâtir dans un hameau.
Il s’agit d’un ancien potager agrémenté d’un joli cerisier. « L’auto-construction s’imposait pour des raisons de conception écologique et d’économie du projet », explique Olivier Foucras. Cet artisan plombier chauffagiste, reconverti d’un premier métier en bureau d’études, possède une base de concepteur technique et de bricoleur. Pour se former plus encore, il a « mis la main à la paille » avec l’équipe des écoconstructeurs de Botmobil, lors de chantiers participatifs.
Apprendre la patience
Le couple a établi les plans de la maison nécessaires au dépôt du permis de construire. « Le plan reste très simple, souligne l’auto- constructeur. Une grande pièce de vie ouverte au rezde- chaussée avec la cuisine. À l’étage, les chambres et la salle de bains. Un seul petit regret demeure : ne pas avoir prévu de chambre au rez-de-chaussée. »
L’autoconstruction exige du temps et des connaissances techniques. « Pour certains lots délicats, nous avons travaillé avec des professionnels, précise Olivier Foucras. Le charpentier a conçu et posé la structure en bois. Les enduits terre intérieurs
ont été réalisés par un spécialiste, Fabrice Auvé, de Botmobil. Après quoi, nous avons réalisé le chantier nous-mêmes : remplissage des murs en botte de paille, isolation de la toiture en ouate de cellulose par souci d’efficacité et maniabilité, électricité, plomberie, installation du poêle bouilleur pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. »
Autre particularité de ce projet : son autonomie énergétique. Les besoins en électricité sont couverts par six panneaux photovoltaïques (puissance installée de 1800 Watt/crête), avec un
groupe électrogène de secours « activé trois fois par an », assure le maître d’ouvrage. Des capteurs thermiques pourvoient à la production d’eau chaude sanitaire quand le poêle ne fonctionne pas. Les dépenses mensuelles en eau et énergie s’élèvent à 42 €.
Pratique
Livraison : en 2017. Il a fallu deux ans de chantier.
Situation : Quévert (Côtes- d’Armor). Autoconstruction accompagnée et
Objectif sobriété atteint pour cet autoconstructeur, convaincu que ce projet lui a permis de mieux se loger mais aussi de mieux se connaître. chantiers participatifs paille et terre. www.botmobil.org
Coût : 160 000 € dont 40 000 € de terrain.