Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Le carton s’offre une seconde vie au jardin
Contre les adventices ou pour appâter le lombric, le carton cartonne dans nos plates-bandes. Petit mode d’emploi pour en user au mieux.
Gratuit, disponible partout et en toutes saisons, riche en matière carbonée et biodégradable : le carton séduit de plus en plus de jardiniers. S’il est résolument polyvalent, ce n’est pas une raison pour l’utiliser n’importe comment.
Même une fois nettoyé de tout élément adhésif, le plus brut des cartons – non blanchi, non encré, non laminé –, n’est pas pour autant exempt de polluants. On pense notamment aux résidus de traitement dans le cas des cartons à base de pâtes recyclées et aux colles vinyliques dans certains ondulés.
Paillis, compost ou lasagne ?
Faute d’étude dédiée, rien ne permet d’affirmer que le carton ne constitue pas – ou qu’il constitue – une source sérieuse de contamination des sols et des cultures. Dans le doute, le mieux reste d’y recourir avec parcimonie sans en abuser.
D’autant qu’il bénéficie, en Europe, d’une filière de recyclage qui remplit son office : 60 % des cartons sont issus de papiers cartons recyclés selon des processus moins gour
mands en ressources que ne l’est la fabrication de carton à partir de fibres vierges. Si l’usage ponctuel de carton au jardin a peu de chance de casser la boucle du recyclage, une utilisation massive pourrait s’avérer plus problématique.
C’est en paillis que le carton rencontre le plus vif succès. Et pour cause. Du fait de son pouvoir occultant comparable à celui d’une bâche plastique (sans le plastique), il est sans conteste champion en matière de désherbage à moindre effort. Il endossera tout aussi efficacement les fonctions d’un paillis conventionnel (garder le sol frais en été, le protéger de la battance en hiver). Le carton contribue également à dynamiser la vie du sol, les bactéries comme les vers de terre raffolant de sa cellulose.
Sa mise en oeuvre est simplissime : arrosez copieusement le terrain, déployez vos cartons à plat, calez, douchez et terminez par une couche de paillis végétal. Pour l’aspect visuel mais aussi afin de compléter et de diversifier l’apport en nutriments.
Dans le même sens, le carton pourra intégrer vos lasagnes (cultures sur butte, alternant couches de matières riches en azote et de matières riches en carbone). Ou encore votre compost. Dans ce dernier emploi toutefois, son utilisation est plus controversée. En raison de l’éventuelle concentration de polluants évoquée précédemment mais aussi du moindre pouvoir structurant du carton comparé à d’autres biodéchets carbonés (feuilles mortes, pailles, copeaux de bois).