Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
L’intoxication, ça n’arrive pas qu’aux autres
Chaque année, en France, des chiens et des chats meurent après avoir ingéré des substances toxiques. Parmi celles- ci, de nombreux faux amis.
Bientôt Pâques et ses oeufs, cachés au fond du jardin. Veillez à ce que Médor ne les trouve pas avant les enfants : pour le chien – comme pour le chat, le lapin ou le furet –, le chocolat est toxique. Le chocolat noir, en particulier. Absorbé en quantité, il peut avoir de graves conséquences.
Paracétamol ou aspirine, sel de cuisine, pomme de terre crue, lessive : le danger ne vient pas exclusivement de ce à quoi l’on pourrait penser spontanément (biocides ou détergents). D’où l’importance de s’informer.
Sur le site internet du Centre antipoison animal de l’École vétérinaire de Nantes (CAPAE- Ouest) (1), une liste détaillée des substances toxiques les plus couramment mises en cause permet d’identifier les denrées et produits à tenir hors de portée de votre petit compagnon. Un certain nombre de plantes communes y figurent (lys, muguet, ficus…) au même titre que les huiles essentielles et les hydrocarbures. Des catégories qui ont les faveurs des félins.
« 70 % environ des appels que nous recevons concernent les chiens, souligne Meg-Anne Moriceau, à la tête du CAPAE. S’ils sont effectivement les plus susceptibles de manger tout et n’importequoi – surtout en bas âge–, il est faux de penser que parce qu’il est plus sélectif, le chat est épargné. Les chats ont une attirance marquée pour des odeurs aussi improbables que celle du white-spirit, de l’essen
ce, de la javel et pour les produits ménagers parfumés. S’ils s’y roulent, ils les ingéreront en se toilettant. »
Le bon réflexe
Le CAPAE a reçu l’an dernier 14 000 appels pour des intoxications avérées ou présumées. Concernant le chien, ce sont les médicaments humains qui arrivent en tête, notamment les antalgiques et les anti-inflammatoires qu’on laisse facilement traîner sur la table de la cuisine. « Un
seul comprimé de paracétamol peut être fatal à un petit chien ou à un chat », pointe le docteur Moriceau. Suivent les aliments contre-indiqués – chocolat mais aussi raisin, avocat, ail, oignon –, les biocides, les insecticides et les engrais.
« Les symptômes d’une intoxication étant très variables, il est difficile de repérer un empoisonnement avec certitude lorsqu’on n’a pas d’indice tangible. Mais en cas de suspicion de contact avec un toxique, la pre
mière chose à faire est d’appeler son vétérinaire ou, à défaut, notre permanence téléphonique. »
Ultime recommandation : « Ne tentez jamais de faire vomir votre animal sans un conseil professionnel. Le remède peut s’avérer pire que le mal. » (1) centre-antipoison-animal.com ; tél. 02 40 68 77 40, 7 j/7 de 8 h 30 à minuit.