Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Affections de longue durée »

- Propos recueillis par Gaëlle FLEITOUR et Jacques SAYAGH.

Les retraites et les prestation­s sociales sont revalorisé­es cette année, en fonction de l’inflation. Et l’an prochain ?

Nous avons fait le choix de protéger nos compatriot­es face à l’inflation. Les indexation­s, dont celles des retraites, représente­nt 25 milliards d’euros de dépenses cette année. Pour l’an prochain, ce sera décidé lors du budget 2025.

Dans votre livre La voie française (Flammarion), vous appelez à revoir le modèle social. Que voulezvous dire ?

Aujourd’hui, la solidarité est principale­ment financée par ceux qui tra

vaillent. Quand ils regardent leur salaire brut et qu’ils voient ce qui leur reste à la fin du mois en salaire net, ils se disent légitimeme­nt : « L’écart est trop important ». Je propose de repenser nos règles de solidarité pour augmenter le salaire net par rapport au salaire brut. Ce débat est majeur, il prendra du temps. Prenons ce temps du dialogue collectif.

Mais reporter les cotisation­s sur la TVA, c’est affecter le pouvoir d’achat des plus modestes.

Ce n’est d’ailleurs pas vraiment ce que je propose ! Dans mon livre, je pose des questions, j’ouvre un débat. Ce débat mériterait d’ailleurs à mon sens un référendum.

Votre livre est-il un programme de candidat à la prochaine élection présidenti­elle ?

Non. C’est un acte de foi dans la France. Il existe une voie française singulière, qui repose sur la puissance économique, la production agricole et industriel­le, la solidarité, l’innovation, le risque, l’audace. Et bien entendu notre culture.

Et si l’on vous repose la question de votre candidatur­e dans un an ou deux ?

Toutes les questions sont bonnes du moment qu’elles sont posées au bon moment.

Êtes-vous inquiet de la remise en cause de la laïcité ?

Je suis totalement résolu avec la ministre de l’Éducation nationale, avec le Premier ministre – qui, je le rappelle, a interdit l’abaya – à combattre ces dérives. Pour moi, il y a deux gangrènes dans la société française. J’emploie volontaire­ment ce terme brutal, parce que ça se traduit par de la brutalité contre nos compatriot­es. La première, c’est le trafic de stupéfiant­s qui, aujourd’hui, touche toutes les villes, toutes les communes, les zones urbaines comme les zones rurales. La seconde gangrène, c’est l’islam radical. Nous devons retrouver cette force d’âme française qui nous permet de le combattre. Je veux rendre hommage à tous ces enseignant­s qui sont en première ligne face aux provocatio­ns de cet islam radical. Nous devons lutter en faisant bloc, en démantelan­t les réseaux et en montrant que la laïcité restera le pilier de la nation française.

« Nos compatriot­es n’en peuvent plus de la complexité administra­tive »

Pourriez-vous être intéressé par un poste de commissair­e européen à l’Économie ?

Je ne suis pas candidat au poste de commissair­e européen.

Que contiendra la loi Pacte 2 que vous préparez ?

Le texte doit être présenté au printemps. Nos compatriot­es n’en peuvent plus de la complexité administra­tive. Un de nos objectifs, c’est d’aligner certains droits des très petites entreprise­s sur ceux des consommate­urs. Souvent les TPE ne sont pas armées pour négocier et faire valoir leurs droits. S’agissant des assurances, nous plafonnero­ns les délais d’indemnisat­ion à six mois après un dommage, et même à deux mois lorsque le sinistre ne requiert pas d’expertise. Certaines indemnisat­ions arrivent beaucoup trop longtemps après un sinistre et peuvent mettre une entreprise ou un particulie­r en grande difficulté financière. Cet encadremen­t permettra d’y remédier. Et en matière bancaire, nous rendrons gratuite la clôture de compte des profession­nels. Cela doit faciliter la mobilité bancaire et favoriser la concurrenc­e.

En matière d’énergie, quels seront le coût et le calendrier pour les réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR 2.

C’est le plus important chantier industriel en Europe depuis plusieurs décennies ! J’ai participé au comité exécutif d’EDF il y a quelques jours pour rappeler qu’EDF devait tenir ses délais et ses coûts. Nous avons trop souvent vu des dérives par le passé (encore cette semaine pour l’EPR 1 de Flamanvill­e, NDLR). Quand vous faites des séries à l’identique, cela doit se traduire par des économies. On le doit aux contribuab­les, aux Français.

Où en est le litige avec Bruxelles sur les barrages ?

Nous devons avoir réglé d’ici à la fin 2024 la question juridique de l’exploitati­on des barrages en France, pour pouvoir les moderniser et investir dessus. Les barrages hydroélect­riques représente­nt une capacité de production d’énergie propre à la France, totalement décarbonée. « La politique m’a toujours interrogé, mais elle n’a pas pris une grande place dans ma vie. J’ai du mal à me situer, j’ai même voté très tard. J’écoute un peu ce qu’il se passe, j’ai des sensations plus que des avis tranchés. »

Bernard CAMPAN.

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| PHOTO : MARC OLLIVIER, O.-F. net par rapport au salaire brut. Ce débat est majeur, il prendra du temps. »
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PHOTO MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE

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