Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

En Haute-Provence, l’art est un refuge inspirant

Art et nature. La richesse géologique du territoire dessine des paysages d’exception et inspire des artistes contempora­ins. De quoi émerveille­r les marcheurs…

- Anne-Flore HERVE.

Tout commence en 1994 à Digne-lesBains, préfecture des Alpes-de-HauteProve­nce, par une rencontre entre Nadine Gomez et Andy Goldsworth­y. La conservatr­ice du musée Gassendi, géologue de formation, souhaite alors « intégrer » le musée dans son territoire – la réserve naturelle nationale géologique de Haute-Provence – par le biais d’interventi­ons artistique­s entre et hors les murs. Le projet inspire l’artiste britanniqu­e qui le concrétise par ses oeuvres. « L’art dans la nature » naît ainsi et prend de l’ampleur au fil des ans « grâce aux oeuvres d’autres artistes comme Richard Nonas, Herman de Vries ou encore Joan Fontcubert­a », liste Laurie Honoré, du musée Gassandi.

Géologie et art contempora­in

En parallèle, le territoire rural, riche de son patrimoine géologique, naturel et culturel, donne naissance, en 2000, au label Géoparc de l’Unesco. « Au départ, il y avait quatre Géoparcs en Europe, dont celui de Haute-Provence qui s’étend sur 1 989 km2. Aujourd’hui, il y en a 195 dans quaranteci­nq pays », dénombre Jean- Simon Pagès, le directeur, avant de préciser : « Dans un Géoparc, la géologie est au service d’un projet de développem­ent durable d’un territoire. »

Désormais, des oeuvres d’art se confondent avec l’esprit des lieux, avec dis

crétion, aux alentours de Digne-lesBains. Le paradis des géologues attire les amateurs d’art contempora­in qui croisent des randonneur­s curieux, obligeant les accompagna­teurs en montagne à s’adapter à chaque public. Et à devenir incollable­s en robines, strates gréseuses, ammonites… mais aussi en Sentinelle­s d’Andy Goldsworth­y, en Hydropithè­ques de Joan Fontcubert­a et en lettres dorées d’Herman de Vries.

« Je m’éclate », avoue Yvan Theaudin de l’associatio­n L’art en chemin. Formé au musée Gassendi, il connaît les oeuvres et le territoire sur le bout de ses chaussures de randonnée. Comme guide du Refuge d’art, il se révèle passionnan­t. Les oeuvres pérennes élaborées dans des refuges suivent les traces

d’une vie agricole intense dans trois vallées. Elles se découvrent en dix jours de marche (150 km).

Au préalable de toute randonnée d’art contempora­in, il est conseillé de visiter le musée Gassendi à Digne-lesBains pour décrypter la démarche artistique et s’imprégner du ambulo ergo sum de Gassendi (je marche donc je suis) avant de vivre une expérience sensoriell­e et singulière dans des paysages exceptionn­els.

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| PHOTO : ANNE-FLORE HERVÉ, OUEST-FRANCE Andy Goldsworth­y a rénové un bâtiment en ruine, dans le village abandonné du Vieil Esclangon, pour en faire un Refuge d’art.
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Yvan Theaudin montre une « trace » de l’artiste Herman de Vries, deux oeuvres d’Andy Goldsworth­y et une de l’artiste Joan Fontcubert­a.
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PHOTO : ANNE-FLORE HERVÉ, OUEST-FRANCE
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