Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Bernard Campan et plus si affinités

Cinéma. Le comédien a rencontré trois de nos abonnés au siège d’Ouest-France, à Rennes. Ils ont parlé de son rôle dans le film Et plus si affinités mais aussi de la grande époque des Inconnus.

- Philippe LEMOINE.

Le matin même au cinéma, lors d’une projection privée, Frédéric Jugue, 59 ans, Élodie Helleux, 40 ans, et Bernard Meuric, 59 ans, ont bien ri devant la comédie Et plus si affinités (en salles mercredi). Ils sont ravis de pouvoir en parler avec l’un des acteurs du quatuor jubilatoir­e au coeur du film : Bernard Campan, invité de la rédaction d’Ouest- France.

Le film raconte un dîner de voisins dans un immeuble parisien. Rien que de très banal. Mais lorsqu’un vieux couple un peu usé rencontre un duo plus jeune, très nettement branché sur la sexualité de groupe, cela peut créer quelques moments… inattendus. Et très drôles.

« J’ai été surprise, agréableme­nt surprise, commence Élodie, technicien­ne de police scientifiq­ue (sur les scènes de crime et laboratoir­e), qui habite à Rennes. Cela m’a fait penser au film Le dîner de cons. J’ai beaucoup rigolé et à la fin j’en avais presque les larmes aux yeux. »

« Beaucoup de fraîcheur »

Même sentiment pour Bernard Meuric, retraité de la police nationale, qui demeure à côté de Vannes (Morbihan). « Au début, j’étais un peu décontenan­cé que le film se déroule dans le même appartemen­t et qu’on n’en sorte pas. Mais j’ai vraiment bien aimé. C’est drôle et sur un thème qui touche beaucoup de monde : la vie de couple. »

Pour Frédéric Jugue, en cours de reconversi­on profession­nelle, et qui habite à Dinan (Côtes- d’Armor), « ce film, c’est beaucoup de fraîcheur dans un monde de brutes ».

Bernard Campan reçoit avec plaisir tous ces avis positifs. Ce film, il l’aime, il en est fier, il a envie de le défendre. « Ça a commencé dès la lecture du scénario. Je l’ai trouvé très bien écrit, très drôle, élégant par rapport au sujet. On ne tombe jamais dans le graveleux ou le vulgaire. La mécanique des dialogues est vraiment efficace. »

« Le tournage a duré combien de temps ? » interroge Frédéric. « Vingtun jours. C’est très court. Mais cela

s’explique par le fait que nous étions dans un seul lieu. » Un véritable appartemen­t parisien, qui ne sert qu’à des tournages.

On évoque aussi le casting, composé de quatre acteurs. « C’était une bonne idée de nous mettre, Isabelle Carré et moi, dans le rôle du vieux couple. On a déjà joué trois fois ensemble. On est un couple de cinéma : cela rajoute du crédit à nos personnage­s. » En face, Pablo Pauly et Julia Faure campent des amoureux à la vie sexuelle débridée. La rencontre va créer quelques étincelles…

Bien sûr, on évoque également la période des Inconnus (trio d’humoristes qu’il formait avec Didier Bourdon et Pascal Légitimus). « On a grandi avec vous, résume Bernard Meuric. Moi, je travaillai­s dans la police et quand votre sketch sur le commissari­at est sorti, je me suis demandé comment vous aviez réussi à rendre l’ambiance si crédible. Vous avez fait un stage chez les flics ? » Éclat de rire général.

« Non, nous n’avons pas fait de stage, répond Bernard Campan. C’est vrai qu’on a souvent eu ce compliment de « viser » juste dans les différents milieux que l’on égratignai­t. C’était la force de notre écriture à trois. Pour ce sketch, on a beaucoup regardé de reportages sur la police. C’était aussi le but de la Télé des Inconnus que de pasticher ce qui était diffusé à l’époque. »

On évoque aussi le cultissime sketch des chasseurs. « Je l’aime beaucoup celui- là. « Le bon ou le mauvais chasseur » est devenu une référence que les gens, depuis, appliquent assez facilement à leur propre corps de métier. C’est quoi un bon ou un mauvais journalist­e ? » Il rit.

« Va falloir que j’y passe »

« Pourrait- on rire de la même façon aujourd’hui de vos émissions, je ne suis pas sûre, se désole Élodie Helleux. J’ai l’impression que l’on a perdu une étincelle. »

Mais la carrière de Bernard Campan, ce n’est pas seulement le rire et la caricature. Il a su bifurquer vers d’autres styles comme le drame, la comédie sentimenta­le et parfois le théâtre.

« J’ai eu la chance de faire des rencontres, que l’on me propose d’autres rôles. Ce fut notamment le cas avec Zabou Breitman pour Se souvenir des belles choses. En plus, je n’étais pas séduit par les scénarios de comédie que l’on me proposait. J’ai donc choisi d’autres rôles comme dans Le coeur des hommes. » Mais là, le scénario de Et plus si affinités a fait mouche. Il y est donc allé à fond et en toute confiance.

Jouer tout nu, était- ce un problème ? « Non, j’en redemande ! » Il éclate de rire. « Quand j’ai lu le scénario, je me suis dit : bon, va falloir que j’y passe… Mais je l’ai fait. Plus l’âge avance, moins on est satisfait du résultat… Mais ce n’était pas un problème. C’est là où c’est important d’être entouré de gens que l’on apprécie et en qui on a confiance. »

« Vous réussissez à gérer la célébrité ? » demande en conclusion Frédéric Jugue. « Oui… C’est agréable d’être reconnu dans la rue. Mais dans l’ensemble je me protège pas mal de la vie mondaine. »

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 ?? | PHOTO : VINCENT MICHEL, OUEST-FRANCE ?? Bernard Campan avec nos lecteurs : Bernard Meuric, Frédéric Jugue et Élodie Helleux.
| PHOTO : VINCENT MICHEL, OUEST-FRANCE Bernard Campan avec nos lecteurs : Bernard Meuric, Frédéric Jugue et Élodie Helleux.

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