Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

À Guingamp, petite leçon de sabordage

Guingamp - Saint-Étienne : 3- 4. Malgré deux buts d’avance après 20 minutes, les Bretonnes ont perdu ce match toutes seules. Officielle­ment, le maintien n’est pas validé.

- Alvin KOUALEF

« Je n’ai pas trop de mots… Ce que j’ai dit dans le vestiaire ? Comme à vous, pas de mots. » Sonné (ce qu’il avouait volontiers) même une demiheure après la fin, Mathieu Rufié était incapable d’expliquer cette drôle de journée. Alors Alison Peniguel, autrice d’un doublé ? « On s’est dit les choses, cartes sur table, entre nous dans le vestiaire. Calmement. La saison n’est pas encore terminée, il y a des points à grappiller pour le maintien. On pourrait avoir une situation encore plus délicate, on a notre destin en main. Même si on ne va pas se le cacher, on regarde ce que font les autres. »

Pour résumer : Guingamp a six points d’avance sur le premier relégable, Lille, qui n’a gagné qu’un seul match cette saison. Il en reste trois à disputer pour tout le monde, dont la réception du PSG et du Havre et un déplacemen­t à Lyon pour En Avant. Il faudrait donc que les Nordistes gagnent plus de matches en un mois et demi que ce qu’elles ont fait en sept et que les Bretonnes ne prennent aucun point. Bon.

La thèse d’une « piqûre de rappel »

Plus qu’une très, très hypothétiq­ue relégation, ce qui doit inquiéter à l’heure actuelle, c’est la manière dont Guingamp a perdu ce match. Comment la capitaine de Sainté, Solène Champagnac, s’est retrouvée seule au deuxième poteau sur une phase arrêtée pour le but du 3- 4 (81’) ? Comment la passe en retrait d’Antonie Starova a pu être aussi mal négociée par la gardienne Marie Morgane Sieber, dont le dégagement plein axe

fut contré par une Stéphanois­e (« un but vidéo gag » dirent même les tribunes) récompensé­e de son pressing par le but du 3-3 (64’) ? Comment en six minutes, après la demi-heure de jeu, Guingamp, tantôt trop tendre sur coup de pied arrêté (35’), tantôt fautif individuel­lement (41’), s’est fait reprendre une avance de deux buts ?

« Je dirais que ça fait mal de rentrer aux vestiaires alors qu’on mène 2- 0 », euphémisai­t Peniguel. Encore un peu plus douloureux quand on prend le match par le bon bout, dans le sillage d’une Sarah Cambot buteuse puis double passeuse décisive. Un

but au bout de trente secondes, un deuxième où Peniguel enrhume la gardienne adverse (11’), des situations en pagaille avec l’intelligen­ce de jouer dans le dos des Stéphanois­es friables… Las, malgré un joli troisième but, Guingamp s’est pris les pieds dans le tapis. Tout seul. « C’est une piqûre de rappel. »

EA GUINGAMP – AS SAINT-ÉTIENNE : 3- 4 (2-2).

Arbitre : Mme Laur.

BUTS. Guingamp : Cambot (1’), Peniguel (11’, 62’). Saint-Etienne : Carage (35’), Browne (41’) , Lamontagne (64’), Champagnac (81’). AVERTISSEM­ENTS. Guingamp : Donnary (19’). Saint- Etienne : Bataillard (13’), Tapia (74’).

EA GUINGAMP. Sieber – Revelli, Jezequel, Renard, Perea – Teinturier, Starova, Richard, Donnary – Cambot (cap) (Léger, 77’), Peniguel (Samba, 77’). Entraîneur : Mathieu Rufié.

AS SAINT-ETIENNE. Gignoux – Belkhiter, Bataillard, Carage, Tapia – Champagne (cap), Otu - Pierre-Louis (Browne, 37’), Lamontagne (Dowd, 80’), Benera (Elmore, 37’), Caputo. Entraîneur : Laurent Mortel.

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| PHOTO : GAËLLE GERMAIN Agathe Donnary et Guingamp ont donné le bâton pour se faire battre.

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