Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

La flamme olympique navigue vers Marseille

À bord du Belem, la flamme olympique a pris la mer, hier, au départ du port d’Athènes. Le début d’un grand périple à travers la Méditerran­ée, avant son arrivée dans la cité phocéenne, le 8 mai.

- Camille DA SILVA, avec nos rédactions.

Elle a largué les amarres et pris le large sous un ciel nuageux pour un long voyage. À trois mois de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, la flamme olympique a quitté le port grec du Pirée sous les applaudiss­ements d’une foule de curieux, hier matin, à bord du Belem.

L’emblème de « la paix et l’amitié » entame ainsi un périple de douze jours, sans escale, à travers la Méditerran­ée. Contre vents et marées, il lui faudra parcourir 2 000 km avant d’être accueillie en fanfare à Marseille, pour le top départ du relais olympique à travers l’Hexagone. « C’est tout simplement magique », s’est ému Tony Estanguet, président du comité d’organisati­on des JO, en transmetta­nt à l’équipage le précieux flambeau, récupéré la veille lors d’une cérémonie au stade d’Athènes.

Protégée par une lanterne de mineur

La flamme est peut-être une aventurièr­e, mais la mer peut s’avérer hostile, même pour les marins les plus chevronnés. « À bord, elle n’est pas transporté­e à l’air libre mais sous la forme d’une lanterne dite de mineur. Tout est sécurisé », rassurait la déléguée générale de la fondation Belem Caisse d’Épargne, interrogée par Presse Océan. Ce type de lanterne, utilisé à chaque édition, reste allumé grâce à une huile de combustion spécifique. C’est ce qui permet de transporte­r « ce passager à part entière » sur de longues distances, dans toutes les conditions.

Et quoi de mieux pour accueillir l’égérie des Jeux olympiques que le Belem, élégant trois-mâts mis à l’eau en 1896, année des premiers Jeux olympiques

modernes ? Ce navire de 58 mètres, sorti des chantiers Dubigeon à Nantes et classé monument historique, est un vieux loup de mer qui a écumé les flots, tantôt cargo, yacht ou navire école.

Pour cette traversée, la lanterne olympique a pris ses quartiers sous les boiseries du grand salon au charme britanniqu­e, conçu pour le duc de Westminste­r au début du XXe siècle. Mais les matelots ne s’interdisen­t pas de promener la belle du pont aux voiles. « Contempler la flamme olympique à 2 h du matin, dans le noir, isolé du monde, au milieu de la mer, sur un bateau de 128 ans… Jamais, sans doute, nous ne connaîtron­s à nouveau cette intimité avec un tel mythe internatio­nal », racontait le Nantais Aymeric Gibet, capitaine du Belem, à Presse Océan.

Ils sont au total une soixantain­e à avoir embarqué pour veiller sur cette invitée d’honneur, allumée le 16 avril à

Olympie (Grèce). Parmi eux, trois gardiens olympiques formés, seize marins profession­nels, plusieurs gendarmes maritimes mais aussi seize jeunes en insertion, baptisés « éclaireurs ».

Le début d’un grand relais

Tous incarnent une ville, un projet ou une associatio­n, comme Eléonor Budak, Nantaise de 20 ans, passée par l’école de la deuxième chance. « Je suis fière de représente­r mon pays », confiait récemment la jeune femme, impatiente « de barrer sous les étoiles, hisser les voiles, bref de devenir marin pendant dix jours ». Nathan Le Normand, 19 ans, représenta­nt l’associatio­n Fécamp Vieux Gréements, se disait quant à lui « super content » : « C’est une aventure humaine tellement incroyable, une opportunit­é unique dans une vie ! »

Le 8 mai, au terme de ce huis clos inédit, le Belem glissera ses 800 tonnes

de bois et d’acier dans les eaux du Vieux-Port de Marseille. Une ville symbolique, fondée vers 600 avant J.- C. par les Grecs sous le nom de « Massalia ».

Quelque 150 000 personnes sont attendues pour l’accueillir et un dispositif exceptionn­el de sécurité est prévu, avec pas moins de 6 000 membres des forces de l’ordre mobilisés.

Le nageur Florent Manaudou, quadruple médaillé olympique, sera le premier relayeur de la flamme sur le sol français avant la cérémonie d’ouverture des Jeux, prévue le 26 juillet à Paris. Le début d’une nouvelle aventure, cette fois sur terre.

À lire aussi : Les cinq vies du Belem, hors-série n° 1 du Chasse-Marée, 96 pages, 9,90 €. Disponible en kiosque et sur editions.ouest-france.fr

 ?? | PHOTO : LOUIZA VRADI, REUTERS ?? Le « Belem », historique navire nantais, a quitté le port grec du Pirée, près d’Athènes, à 10 h, hier. Il rejoindra Marseille au terme de douze jours de navigation en Méditerran­ée.
| PHOTO : LOUIZA VRADI, REUTERS Le « Belem », historique navire nantais, a quitté le port grec du Pirée, près d’Athènes, à 10 h, hier. Il rejoindra Marseille au terme de douze jours de navigation en Méditerran­ée.
 ?? | PHOTO : LOUISA GOULIAMAKI, REUTERS ?? Dans le port du Pirée, des personnes ont assisté au départ du « Belem » vers la France avec la flamme olympique à bord.
| PHOTO : LOUISA GOULIAMAKI, REUTERS Dans le port du Pirée, des personnes ont assisté au départ du « Belem » vers la France avec la flamme olympique à bord.
 ?? | PHOTO : ANGELOS TZORTZINIS, AFP ?? Le président du comité d’organisati­on des JO ,Tony Estanguet, a transmis hier à l’équipage du « Belem » le précieux flambeau.
| PHOTO : ANGELOS TZORTZINIS, AFP Le président du comité d’organisati­on des JO ,Tony Estanguet, a transmis hier à l’équipage du « Belem » le précieux flambeau.

Newspapers in French

Newspapers from France