Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
FLa grande déception du retour de Rebel Moon
Pour les amateurs d’action. La suite du space opera de Zack Snyder surprend par son manque d’ambition et de folie à tous les étages.
En décembre, on avait pu découvrir L’Enfant du feu, la première partie de Rebel Moon, un space opera (ou feuilleton spatial) singulièrement peu inspiré. Zack Snyder ne faisait aucun effort particulier pour cacher ses emprunts à (dans le désordre) Star Wars, Les sept samouraïs, Warhammer 40 000 ou le cinéma des soeurs Wachowski (surtout Cloud Atlas et Jupiter : le destin de l’univers).
La deuxième partie réduit encore plus les enjeux : dans L’enfant du feu, l’héroïne (ancienne tueuse d’élite) parcourait la galaxie pour recruter des guerriers afin de protéger une paisible lune agricole du pillage organisé par des fascistes spatiaux. Dans L’entailleuse, on reste sur la lune et on se bat – d’ailleurs, on ne fait que ça pendant une heure. Ce qui ne serait pas bien grave si le film ne manquait pas à ce point d’ambition.
Ralentis au milieu des tirs
Rebel Moon constitue l’une des oeuvres les plus sages et les moins folles de la filmographie de Zack Snyder, qui parvenait pourtant à mettre en scène des visions très excitantes, même dans ses moins bons films (comme 300 ou Sucker Punch).
Ici, il n’y a plus grand- chose d’autre que des ralentis au milieu des tirs de laser, des flash-back redondants et épuisants ou des épis de blé qu’on
moissonne (au ralenti évidemment).
Le réalisateur se sent-il peut- être complètement à l’étroit sur le petit écran que lui propose Netflix ? Son dernier film en salles, Batman V Superman : l’aube de la justice, remonte à
2016 et ne manquait pas de beaux moments de cinéma – en tout cas, il était porteur d’une certaine vision de la mise en scène. Rebel Moon ne fait que porter un discours douteux, vaguement libertarien, sur l’héroïsme rural, terrien et masculin, têtu jusqu’à la mort. On en vient quand même à espérer que Zack Snyder retrouve le chemin du grand écran. 2 h 02.