Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Non, Guingamp n’a pas encore fini sa saison

D’abord emballant mais maladroit, En Avant a cru tout perdre dans une fin de match folle… Finalement retournée en sa faveur. Faute d’efficacité, cette équipe a du caractère.

- Alvin KOUALEF.

À Pau (Pyrénées-Atlantique­s). De notre envoyé spécial

C’était presque prévisible. Battu deux fois de suite à la maison dans une semaine synonyme d’espoirs déchus, Guingamp a fait un joli pied de nez. Et gardé une petite, vraiment toute petite flamme allumée. « Même si on sait que mathématiq­uement, ça va être compliqué, on prend match par match et on y croit », a glissé Hugo Picard après une drôle de rencontre.

Sans pression chez l’une des équipes de la fin de saison, c’est-à- dire un Pau FC invaincu depuis six matches et avec les barrages en ligne de mire, Guingamp et son entraîneur avaient préparé le terrain. Convoqué « l’insoucianc­e » et « désamorcé » l’idée de top 5. Une compositio­n d’équipe offensive, « en acceptant le déséquilib­re » avec Kalidou Sidibé et Victor Lobry dans l’entrejeu et voilà ce Guingamp qui joint vite les paroles aux actes.

« On a failli ne pas se récompense­r »

Parce qu’Hugo Picard, brillant dans le Béarn, a ouvert le score (15’). Parce que Mehdi Merghem a touché la barre (21’). Parce que sans quelques maladresse­s voire excès d’altruisme, Baptiste Guillaume ou Amine El Ouazzani auraient dû alourdir la marque dans le premier acte. Et parce qu’en fait, Guingamp, dynamique et

emballant, a réalisé sa meilleure mi-temps ou presque depuis des mois. « Sur un plan purement tactique, on a eu des récupérati­ons jouées de manière optimale, alterné

de la profondeur, un point d’appui et on s’est offert beaucoup de choses. Mais il aurait fallu concrétise­r beaucoup plus, a répété Stéphane Dumont. Pour s’offrir un scénario un peu moins fou. »

Pendant quelques instants, lors de l’égalisatio­n de Pau à la 92e minute, Guingamp a vu défiler son wagon d’occasions manquées : la frappe de Dylan Louiserre en déséquilib­re (90’+1), le face-à-face manqué d’un Amine El Ouazzani pas assez prompt (51’), le tir à la trajectoir­e flottante de Mehdi Merghem repoussé par Kamara (55’)… « J’ai vécu ce match plein de fois cette saison, détaillait un Stéphane Dumont passé par toutes les émotions. On doit au moins doubler la mise avant pour s’offrir une gestion du match plus optimale. On a un nombre incalculab­le d’occasions. On a failli ne pas se récompense­r. Mais on a su forcer la réussite. »

Faute d’efficacité (le mot de la saison), cette équipe a eu du caractère. Quelques secondes après le beau but de Bassouamin­a, Guingamp a changé le scénario. Sur un jeu combiné, Kalidou Sidibé, perclus de crampes vingt minutes plus tôt, forçait Jordy Gaspar au but contre son camp. 95e minute. Explosion de joie et évacuation d’un paquet de frustratio­ns. « On a montré des qualités tout au long du match. Mais aussi nos limites. On est content de la victoire. Et on est d’autant plus satisfait que la semaine avait mal démarré. »

Si on est loin du happy end espéré, au moins la semaine se termine bien. La fin de saison ? À Guingamp d’écrire la chute de l’histoire.

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| PHOTO : PHOTOPQR/SUD OUEST/MAXPPP Hugo Picard a montré la voie aux Guingampai­s en inscrivant son troisième but de la saison au quart d’heure de jeu.

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