Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Victoire impérative pour ne pas rester en rade
Le Stade Rennais doit enchaîner après sa victoire à Nantes (3- 0), dans un deuxième derby de suite, face à une équipe de Brest beaucoup plus portée vers l’offensive, mais qui lui réussit bien.
S’il faut plus de temps pour se rendre en train à Brest qu’à Paris, la réception des Ty Zefs reste un derby pour le Stade Rennais. Une confrontation régionale devrait- on dire, car la rivalité n’a rien à voir avec l’aversion pour les Nantais ou les Guingampais. « Elle est peut- être moins marquée que la semaine dernière, moins marquée qu’avec d’autres Rouge et Noir que l’on a affrontés en janvier, mais cela reste un derby et c’est important pour les supporters », glisse Julien Stéphan.
L’antagonisme est aussi moins criant, car avant cette saison, les deux clubs ne boxaient pas vraiment dans la même catégorie (ils ne le font toujours pas au niveau du budget, 110 M€ pour Rennes contre 48 à Brest). La dernière victoire de Brest en match officiel remonte au 9 avril 2011 (2- 0), une éternité, soit 14 matches officiels, les Finistériens ayant fait un passage en Ligue 2 de 2013 à 2019.
« La meilleure cible en Europe dans la surface »
Mais voilà, après une saison époustouflante, Brest, avec onze points d’avance sur Rennes, est à deux doigts d’une qualification européenne, que le SRFC tente aussi d’accrocher, même si c’est un peu par les cheveux avec une 7e place et en Ligue Europa Conférence. Jamais à ce stade de la saison, les deux clubs n’ont été en lutte en même temps pour un accessit continental.
Voilà de quoi pimenter les débats. D’autant plus qu’un faux pas rennais serait une très mauvaise opération, sans être rédhibitoire dans cette Ligue 1 de tous les possibles. « Ce n’est pas comme cela qu’on l’aborde, rétorque Stéphan. On l’aborde comme un derby avec l’exigence d’intensité, de répétition de courses, de gains de duels, que cela comporte. Cela va être un gros match, dans un super stade, qui sera comble. Jouer ce genre de match à ce moment de la saison, c’est top. »
Pour le public aussi, car on peut s’attendre à une rencontre ouverte entre deux équipes qui se livrent, deux coaches aux préceptes de jeu ambitieux. Rien à voir donc avec le match contre les Canaris. « Je ne les imagine pas attendre comme Nantes l’a fait. Je les imagine capable de créer des choses sur le plan offensif, comme ils le font depuis le début de saison, avec des arguments techniques, de projection dans les courses, avec dans le domaine aérien, peut- être être aussi la meilleure cible en Europe dans la surface (Steve Mounié) », ajoute le coach des Rouge et Noir.
Toutefois malgré la faiblesse de l’opposition nantaise, le technicien breton a apprécié la solidité de son
bloc et l’assise défensive de ses joueurs. « On a concédé trois ballons dans notre surface sur l’ensemble du match, cela faisait trois ans que cela n’était pas arrivé en Ligue 1, ce n’est pas anodin. Cela veut dire qu’il y a eu un bon pressing, un bon contrôle du jeu. Il faudra réduire aussi aux Brestois les possibilités d’entrer dans la surface. »
Beaucoup de duels
Il n’est donc pas impossible que le technicien breton reconduise la même charnière Wooh- Omari. Stéphan devrait aussi reconduire son 4- 4-2 en relançant Le Fée, même s’il est conscient que la bataille pourrait faire rage au milieu. « Ils impactent beaucoup sur les un contre un, avec de l’agressivité. Dimanche (aujourd’hui), il y aura des duels partout à gérer. »
Pour cet avant- dernier match de la saison au Roazhon Park, les Rouge et Noir seraient bien inspirés de répondre présents dans ce secteur et de montrer un tout autre visage que face à Toulouse. Ils ont l’avantage du public, mais aussi de l’expérience des sprints à l’Europe, quand Brest semble se crisper face à l’enjeu. « On a un groupe jeune, mais aussi des joueurs qui ont joué la Coupe d’Europe, cela peut servir. La sérénité et la maîtrise des émotions, c’est l’un des enjeux de la fin de saison, pour rester focalisé sur le jeu », assu
re encore Stéphan. L’année dernière, c’est tout en contrôle que Rennes était allé chercher la qualification en
Ligue Europa, à Brest même.