Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Pour le Grand Chelem, c’est encore raté

Tournoi des 6 Nations. France – Angleterre : 21- 42. Les Bleues n’ont pas résisté à la puissance des Red Roses, hier à Bordeaux. Mais l’état d’esprit affiché laisse présager des jours meilleurs.

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Bordeaux (Gironde). De notre envoyé spécial

Évidemment, la déception était grande pour les Bleues au coup de sifflet final d’un Crunch emballant, parfois décousu, mais la classe d’écart entre les deux équipes était trop importante. Le XV de France a logiquemen­t montré ses limites face à la meilleure nation du monde (21- 42), hier, ratant la victoire dans le Tournoi des 6 Nations pour la 6e année consécutiv­e. Les joueuses de David Ortiz et Gaëlle Mignot ont pourtant été célébrées par les plus de 28 000 spectateur­s présents à Chaban- Delmas, record d’affluence pulvérisé dans l’Hexagone.

Parce qu’elles n’ont jamais abdiqué, malgré une première période où elles ont coulé face aux coups de boutoir adverses, dépassées par la puissance d’un pack trop costaud. Même après l’exclusion d’Assia Khalfaoui pour un déblayage mal maîtrisé (45’), après interventi­on du bunker, les Françaises ont trouvé les ressources pour pousser les Red Roses dans leurs retranchem­ents. Ces dernières se sont contentées de bien défendre au retour des vestiaires face à un XV de France offensif, mais trop imprécis dans les zones de vérité.

« On a gagné plein de choses malgré le résultat »

« Ça se joue sur des détails, comme tout le temps contre elles, regrettait

la capitaine Manae Feleu. On n’a pas été assez à la hauteur. Mais il y a du bon à garder de ce match. Je pense que l’écart s’est resserré par rapport à l’an dernier. » À Twickenham, les Bleues avaient échoué à seulement cinq points. Cette fois, la défaite est plus lourde, mais l’impression laissée complèteme­nt différente. Dans le sillage d’une excellente Marine Ménager, auteure d’un doublé (28’, 70’), les Françaises ont gardé le cap par rapport au projet de jeu mis en place depuis plusieurs mois.

Le co- sélectionn­eur David Ortiz dressait d’ailleurs un bilan positif de ce Tournoi, ponctué à la 2e place. « On a gagné plein de choses malgré le résultat négatif, assure le technicien. On est à 200 % convaincus de notre plan de jeu. On avait des intentions, on l’a encore montré contre l’Angleterre. On continue de grandir. » « C’est une aventure qui prend de plus en plus forme, soutient Gaëlle Mignot. Le résultat nous touche, mais j’ai vu une équipe résiliente. Parfois, il faut prendre le temps et les victoires n’en seront que plus belles. »

Le soutien du public, sans précédent, dans un stade habitué aux joutes du Top 14 avec l’UBB, peut également être un accélérate­ur de progressio­n et de développem­ent du rugby féminin. « Ça nous encourage encore plus à travailler pour aller chercher ces gros matches », souffle d’ailleurs Manae Feleu. Certes, le XV de France a une fois encore manqué la marche pour décrocher le Grand Chelem. Mais le goût d’inachevé pourrait bientôt laisser place à une saveur bien meilleure.

Pierre HAMON.

FRANCE – ANGLETERRE : 21- 42 (14- 35).

Arbitre : Mme Cogger- Orr (NZL). 28 023 spectateur­s.

FRANCE. 3 essais (Vernier 18’, M. Ménager 28’, 70’). 3 transforma­tions ( Queyroi 20’, 29’, 71’). ANGLETERRE. 6 essais (Muir 5’, Matthews 12’, 73’, Jones 25’, Packer 33’, Cokayne 40’). 6 transforma­tions ( Aitchison 6’, 13’, 26’, 34’, 40’, 74’). EXCLUSION. Khalfaoui (45’).

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| PHOTO : AFP La flanker anglaise Alex Matthews (au centre) a fait des ravages dans la défense française, hier.

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