Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)

Charlie Dalin : « Je suis mort de faim »

The Transat CIC (départ de Lorient à 13 h 30). Le skipper de Macif fait son retour à la compétitio­n, après de sérieux ennuis de santé l’ayant empêché de participer aux deux transats de 2023.

- Recueilli par Jacques GUYADER.

Charlie Dalin, 39 ans, skipper Macif.

Peut-on considérer qu’en participan­t à The Transat, vous faites votre grand retour dans la compétitio­n après des mois d’absence pour raisons médicales ?

Oui, un peu. C’est vrai que j’ai raté les deux courses de la fin d’année dernière, la Transat Jacques Vabre et Le Retour à la Base, qui étaient importante­s dans le programme et pour se confronter à d’autres concurrent­s. Donc je suis ravi d’être là.

Comment avez-vous vécu cette absence forcée ? Comme un vide ? Oui, j’ai ressenti un peu de tout comme sentiments (rires). Mais, même si je n’ai pas fait ces deux courses, on a essayé avec l’équipe de profiter de ce temps-là pour avancer. Début décembre, j’avais déjà pu faire une petite navigation offshore avec le bateau, avant qu’on le remette en chantier. L’équipe a ensuite beaucoup travaillé tout l’hiver pour développer le bateau à partir des 5 000 milles que l’on avait pu faire sur l’année, seulement. On avait quand même un certain nombre d’idées sur les changement­s à faire. On a renforcé un peu la structure, on a modifié l’électroniq­ue, on a surtout installé de nouveaux foils. On aurait juste aimé pouvoir se confronter davantage pour savoir où on se situe. Mais là, ça fait déjà un mois et demi que l’on a remis le bateau à l’eau, et on a pu pas mal naviguer.

Avez-vous craint, un moment, de ne pas pouvoir poursuivre votre projet de Vendée Globe 2024 ?

Je n’ai pas envie de trop rentrer dans les détails de ce qui m’est arrivé. Mais ce qui est sûr, c’est que ce n’était pas une période très agréable. C’est un truc qui m’est tombé dessus brusquemen­t à quelques jours de la Jacques Vabre. Je ne m’y attendais pas du tout, même à une semaine du départ.

Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ? Vous êtes libéré de tout poids ?

Oui, je suis désormais tourné à 100 % vers le programme de cette année, avec les deux nouvelles transats et ma qualificat­ion pour le Vendée Globe.

Elle ne vous est pas acquise ?

Non. La conséquenc­e de ne pas avoir fait les deux courses, c’est que je n’ai pas encore validé ma qualificat­ion. Il ne suffit pas que je prenne juste le départ. Il faut que, comme pour Eric Bellion, je termine une des prochaines deux transats en moins de 150 % du temps du vainqueur. C’est une petite épée de Damoclès pour moi, et je n’ai pas l’habitude de vivre ce genre de petite pression. Habituelle­ment, quand je prends le départ d’une course, c’est pour la gagner d’abord, pas pour juste acter une qualificat­ion.

La victoire n’est donc pas votre objectif premier ?

J’aurais bien aimé vous dire que si, mais là, ce n’est pas le cas. On verra, selon les conditions météo, si je dois lever le pied pour assurer ou si cela est possible de pousser sur le bateau. C’est un peu frustrant. Ce que je me dis, c’est que je vais essayer de valider la qualificat­ion à l’aller et puis sur la transat New York – Vendée (départ le 29 mai), de jouer le coup à fond et d’appuyer sur l’accélérate­ur.

The Transat est-elle utile pour la préparatio­n du Vendée globe ? Oui, comme toutes les courses. Mais pour expériment­er du portant dans le vent fort, la course retour, New York - Vendée, le sera davantage. Moi, je prends tout ce qui se présente en termes de navigation cette année, de toute façon. Je suis mort de faim (rires).

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| PHOTO : GUILLAUME SALIGOT / OUEST-FRANCE Charlie Dalin, skipper de l’Imoca Macif.

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