Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Battre enfin Lens pour s’éviter la mine basse
Les Rouge et Noir n’ont jamais gagné contre les Sang et Or depuis leur remontée en Ligue 1. Lens est aussi une équipe que le SRFC peut espérer coiffer sur le poteau pour encore croire à l’Europe.
Avant d’installer, dans moins d’une semaine, une cage sur la pelouse du Roazhon Park pour le premier gala de MMA dans un stade de foot, les joueurs du Stade Rennais doivent descendre dans la fosse une dernière fois. Normal, face à Lens, contre qui il faudra charbonner pour enfin l’emporter.
Depuis la remontée en Ligue 1 des Sang et Or, Rennes n’a jamais gagné : quatre défaites, dont deux au Roazhon Park, et trois nuls. Il faut briser cette malédiction et s’éviter une septième défaite à domicile, qui serait un nouveau coup de grisou dans cette saison plus noire que rouge.
« L’histoire de la saison »
Benjamin Bourigeaud, l’enfant de la Gaillette, est le premier à vouloir mettre fin à cette série. « On l’utilise comme levier depuis le début de semaine », nous confiait- il jeudi dans un entretien. « On ne peut pas résumer la préparation du match à cela, mais cela fait partie de la présentation », indique de son côté Julien Stéphan.
Si, comme Rennes, les Lensois sont nettement moins rayonnants que la saison dernière, usés par leur parcours en Ligue des champions, cela reste une équipe redoutable quand elle se met en marche et que ses pistons déboulent sur leurs ailes. « Lens est capable de mettre du monde en attaque, et de défendre bas en nombre, en 5- 4-1, avec peu d’espaces. Ils aiment jouer les transitions. Il faudra voir quel rapport de force ils voudront nous imposer », prévient Julien Stéphan.
Du côté de Rennes, la clé résidera dans son efficacité. En attaque, les Rouge et Noir, portés par un Kalimuendo qui marche sur l’eau, sont en mesure de marquer beaucoup de buts. « Il traverse une période vraiment faste. Il fait tellement d’efforts, de courses, il ouvre tellement d’espaces, est tellement généreux », admire Stéphan.
C’est bien sûr la défense encore une fois qui interroge. Metz avait mis un seul ballon dans la surface pour deux buts. « C’est l’histoire de la saison », admet le coach. Et on ne parlera pas du match de Brest.
Au- delà de « cette série négative à gommer », comme l’appelle Bourige,
Rennes doit impérativement gagner pour s’accrocher à cet infime espoir de qualification européenne. La victoire de Nice vendredi contre Le Havre (2-1) réduit encore le champ des possibles, d’autant que Marseille a encore trois matchs à jouer et Lyon se déplace à Clermont, le dernier.
Le SRFC peut encore coiffer sur le poteau Lyon... ou Lens, en cas de faux pas des Sang et Or à Bollaert lors de la dernière journée.
Infime espoir
Pour y croire, il faut déjà mettre un pied en travers de la porte en gagnant, pour éviter qu’elle ne se referme dès ce soir.
Aucun calcul possible donc. Pas question toutefois de se ruer bille en tête et s’ouvrir en grand. Ce n’est pas le genre du coach qui aime construire ses matches et aura à coeur de remporter la bataille tactique contre Franck Haise, son vis-à-vis. « Prendre des risques, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas d’équilibre. Des contraintes défensives doivent être respectées par tout le monde. Si défensivement contre Lens, on n’arrive pas à annihiler leurs forces, on sera en difficulté, tempère Sté
phan. Quand on attaque beaucoup, il faut être très précautionneux sur le marquage préventif : quand je parle d’équilibre, c’est davantage cela que la notion de bloc compact. »
Pour tous les joueurs présents sur la pelouse, il sera aussi question d’orgueil afin d’offrir aux supporters rouge et noir une victoire de prestige, en guise de cadeau d’au revoir avant la trêve. D’adieu même pour certains, puisqu’il faut s’attendre à de nombreux départs. Il est donc impensable de rater cette dernière. Personne n’aura goût à faire la fête, il s’agit juste de sortir la tête haute pour éviter aux amoureux du club de faire grise mine tout l’été.