Dimanche Ouest France (Finistere)
L’ex-militaire s’est lancée dans la fabrication de kilts
Près de Morlaix (Finistère), à Plougonven, Mélissa Duigou fabrique des kilts celtiques, à la main, après avoir servi dans la Marine. Elle est l’une des seules en France à perpétuer ce savoir-faire.
L’histoire
Elle était militaire, elle est devenue couturière. Mélissa Duigou, 34 ans, a lancé en avril 2022 son entreprise de couture, Celtic needle, avec laquelle elle fabrique, « des bijoux, des accessoires, des housses de cornemuses », mais aussi « des kilts celtiques. J’aimerais aussi faire des vêtements », explique-t-elle.
Avec la fabrication, à la main, de kilts, Mélissa Duigou voulait « préserver un savoir-faire », perpétuer une tradition, un artisanat, qui devient rare. « Je crois que nous sommes seulement quatre ou cinq en France à en fabriquer. Même en Écosse, cela se perd », note-t-elle. Alors, pour se former, elle a « cherché des infos à droite, à gauche ». Livre, réseaux sociaux… Lorsqu’elle fabrique un kilt,
« je m’adapte à mes compétences et à mon expérience », souligne-t-elle.
De l’artisanat
Elle compte environ « une trentaine d’heures de travail », pour une pièce. Elle réalise presque toutes les coutures à la main : « Ça tient plus longtemps qu’à la machine », détaille-t-elle. Pour les plis, si typiques du vêtement, « sur du tartan écossais 100 % laine, ça tient avec un coup de fer »,
décrit-elle. Le tartan, c’est l’étoffe de laine à carreaux utilisée pour les kilts. Les couleurs peuvent varier, comme la taille des carreaux.
Si Mélissa Duigou n’a encore jamais vendu de kilt, elle estime que le prix tourne autour de 700 € l’unité.
« C’est de l’artisanat, je fais du surmesure », indique la trentenaire.
Certains choisissent de porter un kilt pour leur mariage, ou encore, dans la vie de tous les jours, selon l’activité exercée par exemple. « Il faut trouver un tartan qui corresponde à son style », dit la créatrice.
La couturière, avant de se lancer, a
servi pendant treize ans dans la Marine, après « quatre ans en lycée militaire. Mon père aussi était dans la Marine », souligne celle qui a grandi près de Brest. Elle devient sous-officier, « navigateur, je traçais des routes, j’ai aussi travaillé avec le bureau de correction des cartes marines, et le Cross Corsen », énumère-t-elle.
Son métier, même s’il était tourné vers les flots, était finalement « assez éloigné de la mer, dans un bureau ». En 2020, elle décide donc de quitter la Marine. « Je voulais essayer quelque chose de nouveau, qui me plaisait. À 18 ans, je pense que je
n’avais pas assez confiance en moi pour le faire », glisse-t-elle.
Attachée à la culture Passionnée depuis « toute petite par ce qui touche au fil, au crochet, à la broderie », elle décide donc de tenter l’aventure, mais avec une touche celtique. « C’est un peu la raison d’être de ma marque. C’est ce que je veux transmettre, je ne me vois pas faire autre chose. » La Bretonne poursuit : « J’ai un attachement à la culture bretonne, celtique. J’apprends la cornemuse à Morlaix », précise-telle.
Mélissa Guigou a passé « un CAP couture, pour valider mes compétences et me donner confiance, me sentir légitime ». Prévoyante, elle a également validé un CAP en électricité, « au cas où », dit-elle.
Pour le moment, la trentenaire vend principalement des bijoux et des accessoires. Elle espère prochainement pouvoir vendre ses créations « peut-être dans des boutiques de créateurs », conclut-elle.
Ses créations sont disponibles sur https://celticneedle.fr/