Dimanche Ouest France (Finistere)

Pierre Karleskind écarté mais pas « abasourdi »

L’eurodéputé brestois figure en 30e place sur la liste conduite par le parti Renaissanc­e aux élections européenne­s. Une position qui met un terme d’emblée à son mandat à Bruxelles.

- Christel MARTINEAU-MARTEEL et Marie RABIN.

L’annonce de la liste présentée par Renaissanc­e et ses alliés pour les élections européenne­s, hier, a confirmé ce que pressentai­ent et craignaien­t certains en Bretagne. L’autre eurodéputé­e sortante Marie-Pierre Védrenne étant confirmée, Pierre Karleskind est sorti du jeu. Lui qui occupe depuis 2019 les bancs du Parlement européen en tant que président de la commission pêche, est non-éligible. Malgré tout, il fait contre mauvaise fortune bon coeur.

Comment vivez-vous votre position sur la liste de Renaissanc­e qui vient d’être dévoilée ?

Ça a fait l’objet de discussion­s entre moi et le chef du parti, Stéphane Séjourné, au regard de la difficulté de la constituti­on de la liste avec des nouveaux partenaire­s et des nouvelles têtes. On a bien vu que mettre tout le monde n’était pas possible. On s’est donc mis d’accord pour que je laisse ma place. Des missions, dans le prolongeme­nt de mon action au parlement européen, me seront proposées. Je ne suis pas abasourdi. J’ai accepté d’être trentième pour montrer que je soutiens cette liste. Les compétence­s et les idées que j’ai développée­s sont tout à fait utiles

pour la suite.

N’avez-vous pas l’impression que ces futures missions sont un lot de consolatio­n alors que Marie-Pierre Védrenne (Modem), eurodéputé­e sortante comme vous, a conservé sa troisième place ?

La vie politique n’est pas quelque chose de statique ! Je ne le vis pas comme une éviction, mon engagement

ne s’arrête pas là. Il n’y a pas que député européen dans la vie, je rebondis sur autre chose et j’ai plus l’impression que c’est une progressio­n. Mais je ne peux pas encore communique­r sur ces prochaines missions. Pour l’instant, je laisse place à la campagne.

Comprenez-vous que les soutiens de gauche de la macronie en Breta

gne se sentent trahis et aient du mal à voter pour la liste Valérie Hayer ?

Les gens de gauche ont pu être échaudés par la réforme des retraites et par la loi Immigratio­n, mais sur la question européenne, c’est différent. Et puis il y a des personnes de sensibilit­é de gauche sur la liste. Si vous regardez la réalité de nos votes pendant toute cette législatur­e, nous sommes très proches du groupe des sociaux-démocrates européens.

Sur les grands sujets, nous avons fait des alliances de manière transparti­sane. Pour le pacte Asile et immigratio­n, nous avons tenu un texte négocié par la droite, la gauche et le centre. Il a entièremen­t été voté par les sociaux-démocrates. Qui ne l’a pas voté ? C’est Raphaël Glucksmann ! Si on veut faire passer quelque chose dans l’Union européenne, il faut savoir faire des compromis. Nous défendons une Europe prospère, qui est capable de se protéger et qui défend ses valeurs. On est au coeur du défi que l’Europe va devoir affronter au XXIe siècle. C’est d’autant plus important lorsqu’on sait qu’il pourrait y avoir un renforceme­nt de l’extrême droite à la suite de ces élections.

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| PHOTO : OUEST FRANCE Pierre Karleskind affirme que des prochaines missions l’attendent après les élections européenne­s.

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