Dimanche Ouest France (Finistere)
Une expo pour découvrir la bataille de Diên Biên Phu
Il y a 70 ans, le 7 mai 1954, la défaite française lors de la bataille de Diên Biên Phu annonce la fin de la guerre d’Indochine. Une exposition se tient de mercredi à dimanche, à Plougonvelin.
Il a fallu plusieurs mois de préparation à Clément Coquil et Herlé Babert pour créer une riche exposition sur la bataille de Diên Biên Phu, défaite française contre les forces Viet Minh, lors de la guerre d’Indochine, au printemps 1954. Elle sera présentée gratuitement, du 8 au 12 mai, à la pointe Saint-Mathieu, à Plougonvelin.
Objets personnels et anecdotes
Pour mieux immerger les visiteurs dans l’enfer de Diên Biên Phu, les organisateurs proposeront une scénographie conjuguant objets personnels, matériels et uniformes militaires, tout en restituant les faits grâce à des panneaux pédagogiques, spécialement conçus pour l’occasion. Le tout sera ponctué d’anecdotes de combattants et de photographies d’époque, illustrant l’âpreté de la bataille, mises à disposition par l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD).
« À travers ces objets, vecteurs de mémoire et de souvenirs, c’est surtout les trajectoires humaines qui seront mises à l’honneur », assurent les organisateurs qui entendent rendre ainsi un hommage appuyé à ces
soldats. Pour Clément Coquil, passionné par la Seconde Guerre mondiale et créateur du musée Mémoires 39-45, avec son frère, ce sera l’occasion de rendre hommage à son grand-père, Pierre Coquil (19282023), qui a combattu à Diên Biên Phu.
« Il en parlait très peu, ce n’est qu’à la fin de sa vie, parce que, justement, je lui posais des questions et que je lui ai demandé d’écrire ses mémoires, qu’il a accepté de se livrer », confie Clément Coquil, encore ému par son aïeul évoquant la marche de la mort, où ils avaient dû laisser
des copains agoniser sur le bord de la route. Car si la bataille a été rude, le sort des prisonniers français a été horrible, notamment lors de la marche forcée pour les conduire dans les camps d’internement. Leur détention fut également un calvaire, avec l’absence de soins médicaux, le manque de nourriture et l’endoctrinement politique obligatoire.
« Ne pas laisser se perdre la mémoire »
Herlé Babert suit également cette philosophie du souvenir. Passionné des unités parachutistes, il s’est intéressé de fil en aiguille à des parcours individuels de soldats de la Seconde Guerre mondiale, se retrouvant quelques années plus tard en Indochine. Il a pu rencontrer plusieurs vétérans et, en chinant ou grâce à des amis, il a collecté des objets ayant une âme. Il veille désormais à en diffuser l’histoire: « Je trouve qu’il est important de ne pas laisser se perdre la mémoire, l’histoire des hommes. »
De mercredi à dimanche, de10hà 18 h 30, devant le musée Mémoires 39-45, à la pointe Saint-Mathieu, à Plougonvelin. Gratuit.