Dimanche Ouest France (Finistere)
30, 50, 70 ans… Vieillir est un privilège à tout âge
Chaque dizaine est un cap à franchir, une étape sensible qui souvent nous questionne. Alors autant l’aborder avec confiance et optimisme.
« Une nouvelle dizaine, c’est un événement », souligne Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne (1) . Pour beaucoup, c’est l’heure des questionnements voire des bilans.
« Ils peuvent être positifs, parce que l’on a assez de bienveillance envers soi, même si on n’a pas tout réussi ; ou bien ils sont sévères et c’est le temps des regrets et de l’amertume. » Le chiffre rond n’a pas la même importance pour tous.
« Souvent, on a tendance à se comparer aux autres. Or, au même âge, les expériences de vie peuvent être différentes », rappelle la psychologue.
Les chiffres
« À 20, 30 ou 40 ans, on est dans l’élan. Les projets fusent, il reste beaucoup de pages à écrire. À 50, 60, 70 ans, on peut ressentir plus de peurs et de frustration. » La dizaine majore l’importance de l’anniversaire et peut s’accompagner d’émotions fortes. Certains refusent même d’en célébrer la date, espérant ainsi reporter l’échéance du vieillissement.
Les clichés socioculturels pèsent
« L’homme gagne en maturité, quand la femme perd en fraîcheur selon les messages véhiculés par la société. Difficile de s’émanciper de ces croyances lorsque notre environnement le rappelle souvent. Mais, heureusement, tout tend à changer depuis quelques années », fait remarquer Johanna Rozenblum.
Faire le point
Les injonctions de la communauté et les héritages éducatifs nous engluent parfois dans un timing jugé idéal (travail, mariage, maternité…). Prendre le temps de travailler sur ces conditionnements négatifs et de reconsidérer ses choix est essentiel. « Pour se libérer des pressions, sans renier son vécu ou sa famille et développer son libre arbitre. C’est le moment de faire le tri, de vous demander ce que vous gardez et ce que vous abandonnez pour avancer. »
Construire
Les transitions se font sans pression. « Pas de bouleversements mais plutôt des réglages au fil du temps. Cependant, si vous êtes angoissé à l’idée de prendre de l’âge, consultez. Osez parler, cela vous aidera à limiter les ruminations », conseille la psychologue.
Ceux qui abordent ces périodes avec optimisme et confiance pensent que vieillir est un privilège qui leur donne un sentiment d’accomplissement.
Pour passer ce cap au mieux, il faut se préparer. « En continuant à rêver, à apprendre, à se projeter et en restant en lien avec les autres. » Un programme qui se peaufine tout au long de la vie. (1)