Dimanche Ouest France (Finistere)

Malgré les avaries, le rythme ne mollit pas

Le leader Yoann Richomme (Paprec-Arkéa) maintient son avance sur des poursuivan­ts affamés. Avaries et abandons auront émaillé la course. Arrivée estimée lundi après-midi à New York.

- Jacques GUYADER.

Ce samedi, en fin d’après-midi, Yoann Richomme et son peloton de poursuivan­ts ont mesuré plus que jamais la différence entre un final de Route du Rhum et celui d’une Transat CIC, sur la route de l’Atlantique nord.

« Nous avons été rattrapés par des bancs de brume : c’était sûrement dû à la différence de températur­e entre l’eau et l’air, ça caille vraiment,

racontait le skipper de Paprec-Arkéa,

solide leader depuis deux jours.

L’eau est à 3 °C et un air pas beaucoup plus chaud. Tout le bateau s’est soudaineme­nt fait recouvrir, ce qui a bien changé l’ambiance à bord. J’ai déjà réduit le nombre de changement­s de voiles à effectuer les prochaines heures, car c’est impossible de sortir du cockpit aussi souvent par ces températur­es. »

À moins de 650 milles de la ligne d’arrivée, positionné­e à 120 milles au large de Manhattan, le déjà vainqueur du Retour à La Base, en décembre, devrait, si tout va bien, boucler cette transat en un peu plus de huit jours.

Avaries et abandons

En 2016, lors de la dernière édition de la Transat anglaise, au départ de Plysouffer­t.

mouth, sur un parcours quasi identique, Armel Le Cléac’h avait remporté la course en Imoca en 12 jours 2 heures. 8 jours, 8 heures, c’était, en revanche le temps qu’avait mis François Gabart vainqueur au scratch sur son

Ultim Macif.

Des chronos qui en disent long sur le scénario rude, mais hyper favorable rencontré cette année, mais aussi sur les progrès énormes, en termes de performanc­es, de la nouvelle génération d’Imoca à grands foils. Et sur le niveau de préparatio­n et de

compétence des skippers engagés.

« Quand je vois la liste des concurrent­s, je ne suis pas vraiment étonné. Je savais que ça allait être dense du début jusqu’à la fin. À la moindre erreur, le groupe derrière moi me rattrapera. Le niveau sportif est monté chez tout le monde », poursuit Yoann Richomme.

Pourtant, depuis le départ de Lorient, si les navigateur­s en ont bavé à haute vitesse (au-delà de 20 noeuds) dans le vent fort et la mer formée, leurs bateaux ont tout autant

En Imoca, sur les trentedeux concurrent­s réels, six ont été contraints à l’abandon et trois, au moins, ont dû mettre leur course entre parenthèse­s à la suite d’avaries sérieuses (Meilhat, Lunven, Crémer). En Class40, huit concurrent­s sur treize sont toujours en course. Au total, près d’un tiers des concurrent­s de cette Transat CIC a connu des avaries importante­s, pouvant les contraindr­e jusqu’à l’abandon.

Les cinquante-sept participan­ts au départ de Lorient savaient que cette transat par la route nord serait pavée de douloureus­es intentions. Ceux, notamment en Imoca, qui avaient décidé d’en faire l’impasse, aussi sûrement.

Le pointage hier à 18 h

Imoca : 1. Richomme (Paprec-Arkéa) à 650 milles de l’arrivée. 2. Dalin (Macif) à 70 milles du leader ; 3. Herrmann (Malizia) à 80 m. 4. Davies (Initiative­s Coeur )à89m;5.Sorel( V and B Monbana Mayenne )à130m… Class40 : Beccaria (Alle Grande Pirelli) à 1 300 milles de l’arrivée ; 2. Lipinski( Crédit Mutuel) à 11,5 m ; 3. Delahaye (Legallais )à55m…

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Yoann Richomme est toujours solide leader sur Paprec-Arkéa.

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